La nouvelle risque d'arriver comme une bouffée d'air frais pour le secteur québécois des sciences de la vie. La Presse Affaires a appris qu'un nouveau fonds de capital-risque auquel participent des investisseurs canadiens, américains et européens s'apprête à être lancé à Montréal.

> Suivez Philippe Mercure sur Twitter

Avec une taille de départ d'au moins 150 millions de dollars, ce fonds sera le plus imposant de tout le Canada en sciences de la vie. L'investisseur principal est Teralys Capital, l'énorme réservoir de capital-risque de 700 millions créé conjointement par Investissement Québec, la Caisse de dépôt et le Fonds de solidarité FTQ.

Ce nouveau fonds est enregistré depuis le 18 août 2011 au registre des entreprises du Québec sous le nom Investissements TVM Sciences de la vie VII. Le registre indique qu'en plus de Teralys, TVM Capital, un fonds de capital-risque allemand, et Eli Lilly, une pharmaceutique américaine, participent au projet.

Selon nos sources, d'autres investisseurs, notamment américains, font partie du projet.

Aucun des partis qui y participent n'a voulu commenter la nouvelle.

TVM, pour Techno Venture Management, est un fonds allemand créé en 1983 qui a à son actif plus de 250 investissements, dont 120 dans des entreprises en sciences de la vie. À ce jour, sa division sciences de la vie gère pour un peu plus de 1 milliard de dollars en investissements.

Selon nos informations, le gestionnaire principal de la division sciences de la vie de TVM, Hubert Birner, aurait déjà quitté l'Allemagne pour s'établir à Montréal il y a quelques mois dans le but de piloter le nouveau fonds.

Quant à la pharmaceutique Eli Lilly, sa présence dans le projet est plus inhabituelle. Les fonds de capital-risque regroupent généralement des partenaires purement financiers, qui misent de l'argent sur les entreprises en démarrage les plus prometteuses dans l'espoir de les voir percer les marchés et multiplier leur mise.

La présence d'Eli Lilly semble indiquer que le nouveau fonds s'écartera un peu de ce modèle traditionnel. On peut supposer qu'en retour de son investissement, la pharmaceutique aura un certain droit de regard sur les découvertes financées par le fonds.

Rappelons que les grandes entreprises pharmaceutiques de la planète cherchent de nouveaux moyens de découvrir de nouveaux médicaments. Elles se départent de plus en plus de leurs propres laboratoires de recherche pour établir des partenariats avec les petites entreprises de biotechnologie.

Eli Lilly, dont le siège est situé à Indianapolis, aux États-Unis, est la 10e pharmaceutique du monde avec une capitalisation boursière de plus de 46 milliards de dollars. Son siège social canadien est situé à Toronto, et on ne lui connait pas d'activités de recherche au Québec.

Ce nouveau fonds en sciences de la vie représenterait le troisième investissement de Teralys depuis sa création, il y plus de deux ans et demi. Cinq mois après sa création, Teralys avait investi 75 millions dans le fonds Tandem Expansion de l'ex-entrepreneur Charles Sirois. Il avait fallu attendre deux ans, soit décembre 2011, pour voir une deuxième annonce: un investissement de 50 millions dans le fonds québécois iNovia.