Que ce soit pour acheter de la musique, des films ou des forfaits de voyage, de plus en plus de Québécois se tournent vers l'internet quand vient le temps de se procurer produits et services. L'année dernière seulement, ils auraient dépensé pour plus de 5,6 milliards de dollars par l'intermédiaire du monde numérique.

Un chiffre impressionnant que révèle l'enquête NETendances 2011 publiée hier par le Centre facilitant la recherche et l'innovation dans les organisations (CEFRIO).

L'étude confirme entre autres la place grandissante qu'occupe le mode d'achat en ligne au Québec. En effet, la proportion de Québécois ayant fait au moins une transaction sur Internet en 2011 a dépassé le cap de 50% pour atteindre 53% l'an dernier, en hausse de 10%. Chez les internautes, cette proportion grimpe à 61%.

Si le nombre d'adeptes augmente, la hauteur de leurs dépenses va de pair. Au cours de l'année 2011, le «cyberacheteur» québécois moyen a dépensé chaque mois environ 336 dollars. Une hausse de 15% par rapport à 2010.

Des tendances lourdes

Selon Claire Bourget, directrice à la recherche marketing au CEFRIO, ces tendances ne sont pas près de s'essouffler. «On croit que la hausse va perdurer parce que chaque mois, on voit qu'il y a de plus en plus d'adultes québécois qui font des achats en ligne. Des achats dont la valeur augmente.», a-t-elle expliqué en entrevue téléphonique à La Presse Affaires.

Ce sont avant tout les billets de spectacle, de cinéma ou de divertissement qui font l'objet de transactions numériques au Québec. Voyages et forfaits d'hébergement viennent au second rang, suivi des produits associés aux industries de la musique et du cinéma.

Le secteur du vêtement, de la chaussure et des bijoux a gagné le plus de fervents au cours de la dernière année. Près de 33% des cyber- acheteurs québécois auraient acheté un produit de cette catégorie en 2011, soit 9% de plus qu'en 2010.

Le choix d'une génération

Derrière cette popularité se cachent majoritairement les 18 à 44 ans, des individus qui ont rapidement embrassé le mode de paiement numérique. D'ailleurs, en 2011, 72% d'entre eux ont réalisé un achat par l'intermédiaire de l'internet.

«Après 44 ans, ça tombe. Les gens achètent beaucoup moins», explique Claire Bourget. En effet, un peu plus de 53% des internautes de 45 à 64 ans ont fait une transaction au moins une fois sur l'internet en 2011. Selon la directrice à la recherche marketing au CEFRIO, la situation est toutefois appelée à changer avec le vieillissement progressif des utilisateurs de nouvelles technologies.

Selon le CEFRIO, une perception de sécurité en ligne grandissante expliquerait en partie l'augmentation de la popularité du paiement en ligne. En effet, 59% des individus de 35 à 44 ans percevaient les transactions en ligne comme étant sûres en 2010. Cette proportion est passée à 74% l'an dernier.

Téléphones intelligents

L'étude du CEFRIO révèle également que plus de la moitié des utilisateurs de téléphones intelligents ou tablettes électroniques ont fait leurs achats en ligne par l'intermédiaire de ces outils.

Si les 45 ans et plus sont moins fervents des achats en ligne, ce sont eux qui sont les plus nombreux à utiliser les outils mobiles pour effectuer des achats ou des paiements électroniques.

La popularité des transactions en ligne n'est pas exclusive au Québec. En 2010 déjà, alors que 53% des internautes québécois avaient effectué au moins une transaction en ligne, ils étaient plus de 70% aux États-Unis, en France et au Royaume-Uni.

Selon une étude récente réalisée auprès de 7000 cyberacheteurs par PricewaterhouseCoopers (PwC), le commerce en ligne gagnerait des adeptes aussi chez les Chinois. Alors que 40% des Américains et 20% des Français interrogés dans l'enquête de PwC avouaient effectuer au moins une transaction en ligne par semaine, ce chiffre atteint 70% chez les Chinois.

Proportion de Québécois qui ont acheté un produit ou un service sur l'internet en 2011

Valeur moyenne des achats réalisés par les Québécois sur le web l'an passé