La Banque d'Angleterre a maintenu jeudi, comme attendu, son taux directeur un niveau historiquement bas de 0,50% auquel il est fixé depuis tout juste trois ans, et son programme de rachats d'actifs, relevé le mois dernier à 325 milliards de livres (389 milliards d'euros).

Comme à son habitude, la banque centrale britannique n'a fait aucun commentaire immédiat à l'issue de son Comité de politique monétaire (CPM), ce qui conduira les observateurs à scruter la publication, prévue le 21 mars, des minutes de cette rencontre.

En février, la banque centrale britannique avait décidé de rehausser de 50 milliards de livres sterling (60 milliards d'euros) le montant de son programme de rachats d'actifs, après l'avoir relancé en octobre en l'augmentant alors de 75 milliards de livres.

Ce programme dit «d'assouplissement quantitatif», visant à injecter des liquidités dans le système, avait été lancé en mars 2009 afin d'aider une économie britannique alors en pleine récession et dont la première tranche, graduellement relevée jusqu'à 200 milliards de livres, avait été épuisée en janvier 2010.

«Ayant augmenté son programme d'assouplissement quantitatif le mois dernier, il était très peu probable que le Comité de politique monétaire (CPM) fasse quoi que ce soit» ce mois-ci, a estimé Vicky Redwood, économiste de Capital Economics, à l'unisson de nombre d'experts.

En effet, les observateurs s'accordent à dire que le Comité ne remettra pas en question le montant de ses injections de liquidités avant l'épuisement de la tranche annoncée le mois dernier, dont l'utilisation doit, comme celle d'octobre, prendre trois mois, à moins d'un changement radical du contexte et des perspectives économiques du Royaume-Uni.

D'ailleurs, les indicateurs publiés ces dernières semaines pointent vers une amélioration des conditions économiques au Royaume-Uni, comme en attestent un léger rebond du marché de l'immobilier et une augmentation inattendue des ventes de détails en janvier.

Dans ce contexte, et si les indicateurs encourageants continuent de se succéder, le CPM pourrait opter pour une nouvelle suspension du programme d'injections de liquidités au terme de la tranche en cours.

Sur le plan du taux d'intérêt, même elle reste nettement supérieure au seuil de 2% fixé à la Banque, l'inflation au Royaume-Uni a poursuivi comme attendu son ralentissement en janvier, à 3,6% sur un an après 4,2% en décembre, une bonne nouvelle pour le pouvoir d'achat des ménages en pleine période d'austérité.

Ainsi, ce taux ne devrait pas être relevé «avant fin 2013», selon Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight.

Et selon M. Archer, «la Banque d'Angleterre pourrait même choisir d'attendre 2014, étant donné que l'activité économique devrait rester terne et qu'elle doit être protégée» de l'impact des mesures d'austérité budgétaire mises en place par le gouvernement britannique afin de stimuler la reprise et d'éviter un retour en récession.

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