Lorsqu'il travaillait pour la famille mafieuse des Gambino, à New York, Louis Ferrante a pu constater à quel point il s'agissait d'une entreprise florissante. Avec son nouveau livre qui vient d'être publié en français au Québec, il tourne le dos au crime, mais veut faire profiter ses lecteurs de tout ce qu'il a appris en matière de réussite professionnelle. L'idée peut faire rire de prime abord, mais l'auteur aborde la chose avec sérieux.

« Si vous enlevez la violence et le comportement criminel, la pègre demeure très douée pour les affaires. Et la plupart du temps, elle sait régler les choses sans violence. Il y a certaines règles de base qu'on peut appliquer au travail », explique-t-il dans un entretien avec La Presse.

Avant d'arriver au Québec, son livre Les règles d'or de la mafia, le secret de votre réussite professionnelle a été traduit dans une dizaine de langue et édité un peu partout dans le monde. Lui qui braquait autrefois des camions blindés pour le compte de la mafia et qui a passé huit ans en prison, il donne aujourd'hui des conférences prisées devant des associations de gens d'affaires.

« Ils peuvent connaître 90 % de ce que je dis, mais il y a quand même un 10 % de nouveau pour eux. Et souvent, ils me disent qu'ils étaient au courant de quelque chose, mais qu'ils ne l'avaient jamais entendu expliqué de cette façon. Ils disent que ça les aide à voir le tableau d'ensemble », résume l'auteur.

Son livre est divisé en trois parties : leçons pour un soldat (employé), leçons pour un capo (cadre intermédiaire) et leçons pour un parrain (patron). À partir d'exemples réels pigés dans l'histoire de la mafia, il tire des leçons applicables à la vie d'entreprise.

Il s'étend sur le « pouvoir du réseautage », les dangers de critiquer son patron, l'importance de saisir les opportunités, de sabrer les frais généraux, de respecter sa parole et de récompenser le travail bien fait.

Il met en garde contre certains pièges. « Tenez-vous loin de la femme de votre patron ou de celle de vos collègues. Sinon, vous ruinerez votre carrière », prévient-il.

Et ne répétez pas l'erreur d'Al Capone, qui s'est fait coincer par les autorités d'abord parce qu'il fraudait le fisc.

« Seul un inspecteur des impôts peut vous traquer avec plus de persistance que la mafia », écrit-il.

Certains pourraient y voir une oeuvre de promotion du crime, mais Louis Ferrante s'en défend bien.

« Je précise clairement dans l'introduction que je ne suis pas d'accord avec les comportements criminels. Mais je crois qu'on peut étudier n'importe quoi et en apprendre quelque chose. Comme on peut étudier Hitler, Staline ou Genghis Khan et en tirer des leçons, sans être comme eux », dit-il.