Susan Alper dirigeait son entreprise d'organisation d'événements. Depuis quatre ans, elle unit surtout des célibataires. «Tous mes amis se sont matchés grâce à moi», dit la présidente de Connection Susan Alper.

Si les sites de rencontres ont la cote pour rechercher l'âme soeur, certaines entreprises comme celle de Susan Alper penchent plutôt pour des relations d'affaires sans l'aide de l'internet. «Je réussis à unir 70% des gens qui me sollicitent, car je ne prends pas tout le monde, affirme Susan Alper. Il faut être sélectif. Alors que l'internet, c'est comme un bar. On ne sait pas à qui on a affaire. Je n'offre pas des services de dating, de one-night stand, mais d'unions. Je ne prends pas un client s'il a des demandes impossibles, je ne prends que des gens qui travaillent. Je ne veux pas de desperate housewives! Je pense que le fait de fonctionner de cette façon m'apporte plus de clients.»

Susan Alper dit compter sur un réseau de contacts dans plusieurs villes au Canada, aux États-Unis et même à Hong Kong pour grandir sa liste de candidats. Elle compte parmi ses clients des personnalités publiques, des athlètes et des gens en moyens. «Je suis chanceuse, j'ai beaucoup d'hommes», souligne-t-elle. Éventuellement, elle aimerait bien augmenter le pourcentage de sa clientèle gaie. «Je veux des professionnels gais, ceux qui souhaitent rester discrets», dit l'entrepreneure.

Tenter de s'unir de cette façon a un prix qui définit en soi la clientèle potentielle. Pour devenir client, il faut compter 1500$. Le taux grimpe à 2500$ si on est à l'extérieur de Montréal. Le tarif d'une première consultation coûte 125$. «J'affichais des prix très bas lorsque j'ai commencé, de 300$ à 500$, car je voulais me faire un nom. Mon avocat m'a un jour dit: augmente tes prix, car tu n'attires pas la clientèle souhaitée. D'autres facturent 5000$. Mais je préfère avoir 10 personnes à 1500$ qu'une à 5000$.»

Si le chiffre d'affaires de Connection Susan Alper augmente, les dépenses de l'entreprise haussent aussi considérablement. «De 40% depuis 2011, affirme la présidente. Car je loue aujourd'hui un bureau et je paie pour une secrétaire. C'était trop difficile de travailler à la maison. J'étais toujours au restaurant pour rencontrer les clients. Et comme j'ai une plus grande notoriété, on voulait de la discrétion.»