À l'approche d'un budget fédéral austère, l'industrie aérospatiale québécoise croise les doigts pour qu'Ottawa ne sabre pas dans les programmes d'aide à la recherche et au développement (R&D).

Dans un discours prononcé lundi à la tribune du Cercle canadien de Montréal, Gilles Labbé, grand patron d'Héroux-Devtek et président du conseil d'administration d'Aéro Montréal, a demandé à Ottawa de maintenir, voire d'«améliorer» les programmes d'appui à la R&D.

Le gouvernement conservateur examine actuellement ces programmes et compte annoncer des changements dans son budget, attendu le mois prochain. L'automne dernier, un groupe d'experts lui a remis un rapport comportant plusieurs recommandations sur le sujet.

M. Labbé suggère notamment que le crédit d'impôt fédéral pour favoriser la R&D soit remboursable même pour les entreprises qui ne déclarent pas de profits, comme c'est déjà le cas au Québec.

Quand les journalistes lui ont demandé pourquoi l'aérospatiale devrait être traitée différemment des autres secteurs, il a répondu que cette industrie «génère beaucoup de richesse pour le pays», exportant pas moins de 80 pour cent de sa production.

L'industrie aérospatiale canadienne est la cinquième en importance sur la planète, ce qui n'est pas banal pour un pays dont le budget de défense occupe le 15e rang mondial, a souligné Gilles Labbé.