La hausse de salaire du président et chef de la direction de Transcontinental, François Olivier, aurait été bien moindre depuis 18 mois s'il n'avait pas connu une réduction salariale de 10% en 2009, a expliqué un porte-parole de l'entreprise hier.

Depuis le 1er mai 2010, le salaire de base de M. Olivier est passé de 721 140$ à 856 714$, soit une hausse de 19% en un peu plus de 18 mois.

«M. Olivier aurait dû toucher 714 000$ comme salaire de base en 2009, mais compte tenu des difficultés de l'entreprise, il avait accepté une réduction de salaire de 10%, dit Sylvain Morissette, vice-président aux communications d'entreprise chez Transcontinental. En tenant compte de sa baisse de salaire et en refaisant les calculs sur la base d'un salaire de 714 000$, l'augmentation moyenne aurait été de 3 et 4% par an pendant 4 ans, un ordre de grandeur tout à fait normal.»

L'année 2009 avait été pénible pour l'imprimeur qui avait procédé à la suppression de plus de 1500 emplois. Au lieu d'un salaire de base de 714 000$, M. Olivier avait reçu 637 015$ en 2009, d'après la plus récente circulaire.

Quoi qu'il en soit, l'inflation de la rémunération chez les hauts dirigeants de Transcontinental ne touche pas seulement M. Olivier. Depuis octobre 2006, l'action de Transcontinental a connu un taux de rendement annuel composé, incluant les dividendes, de - 7,5%. En parallèle, la rémunération directe totale des hauts dirigeants a connu une augmentation moyenne de 9,2%.

Sylvain Morissette a par ailleurs justifié la hausse des primes versées en 2011 à M. Olivier par le fait, entre autres, que le bénéfice net ajusté et la croissance interne de la société avait progressé de 4 à 5% en un an. Le ratio d'endettement a aussi diminué. Par contre, le bénéfice net a chuté de 53% en un an et le cours de l'action a perdu 2,40$ ou 16% de sa valeur, entre le 31 octobre 2010 et la même date en 2011.

Outre ses primes liées à la performance, M. Olivier reçoit une prime visant à le retenir à son poste à l'instar des autres dirigeants de l'organisation. En 2010, les hauts dirigeants de Transcontinental en ont reçu exceptionnellement deux primes de rétention. M. Olivier a ainsi obtenu l'octroi de 87 222 unités d'actions qui deviendront acquises en janvier 2013 s'il est toujours en poste. À un prix de 12,70$ l'action, cette prime vaut 1,1 million$.