Les profits et le prix de l'action ont beau être à la baisse chez Transcontinental, le salaire de son président et chef de la direction connaît une progression de près de 20% en 18 mois.

Le salaire de base de François Olivier a été augmenté à 856 714$ le 1er janvier 2012, apprend-on dans la circulaire de direction publiée en prévision de l'assemblée annuelle des actionnaires du premier imprimeur au Canada qui se tiendra à Montréal, le 16 février 2012.

L'augmentation salariale fait suite à une autre de 10% l'an dernier. En somme, du 1er mai 2010 au 1er janvier 2012, soit en 18 mois, le salaire de base est passé de 721 140$ à 856 714$.

Cette augmentation sert à combler graduellement, selon l'entreprise, l'écart important par rapport au salaire de base médian d'un groupe de pairs auquel M. Olivier est comparé. L'augmentation de 2010 visait aussi à «reconnaître sa contribution à l'excellente performance de Transcontinental au cours de l'année financière 2010», lit-on dans la circulaire.

L'exercice clos le 31 octobre 2011 s'est cependant avéré difficile. Les revenus sont stables à 2,05 milliards de dollars. Le bénéfice net a chuté de 53%, à 77,8 millions, tandis que le bénéfice net ajusté avance de 4%, à 161,7 millions.

Le prix de l'action était de 15,10$, le 31 octobre 2010, et a descendu à 12,70$, un an plus tard. Depuis octobre 2006, l'action de Transcontinental a connu un taux de rendement annuel composé, incluant les dividendes, de -7,5%. Pendant ce temps, la rémunération directe totale des hauts dirigeants a connu une augmentation annuelle moyenne de 9,2%.

Au total, M. Olivier a gagné 3 653 074$ en 2011, en additionnant salaire, primes, régime de retraite et autres rémunérations, une hausse de 16% comparativement à 2010. La valeur du régime de retraite a certes augmenté en raison de la baisse des taux d'intérêt, mais les primes sont aussi en hausse.

«Afin de combler une partie de l'écart par rapport à la rémunération directe totale de son groupe de comparaison, le Comité (des ressources humaines et de rémunération du conseil de Transcontinental) a décidé de mettre plus d'accent sur la rémunération variable à risque», selon la circulaire.

Conséquence: M. Olivier a reçu quasiment deux fois plus d'options en 2012 qu'en 2011, soit 140 932 options à un prix de levée de 12,40$ comparativement à 74 192 options à un prix de 16,20$.

Des unités liées au rendement mal nommées

À titre de primes, M. Olivier reçoit aussi des unités d'actions liées au rendement (UALR) qui deviennent acquises trois ans plus tard à la condition que les objectifs de résultats soient atteints. Mais pour l'octroi 2010, aucun résultat n'est exigé, a-t-on constaté. Les 87 222 UALR octroyées cette année-là deviendront acquises en janvier 2013 si M. Olivier est toujours à l'emploi de Transcontinental à cette date. Il existe déjà une prime de rétention du personnel.

Bien que les résultats financiers n'aient pas été la hauteur des espérances des actionnaires, la direction de Transcontinental n'est pas restée inactive pour autant en 2011. Elle a acheté des anciennes imprimeries de Quebecor World, elle a vendu ses activités mexicaines, elle a fait l'acquisition de l'hebdo Canada français et a restructuré son secteur du marketing interactif.