Dans l'affaire Prospector, la première personne qui a témoigné pour défendre les contribuables devant Revenu Canada, Thomas Jones, a elle-même des ennuis avec le fisc.

En décembre dernier, la maison de Thomas Jones, à Morin-Heights, a été grevée d'une hypothèque légale par l'Agence du revenu du Québec. Selon le document, Thomas Jones doit 14 785$ à Revenu Québec, dont 1328$ pour de la TVQ impayée. Le dossier concerne les années 2005 à 2010.

Mercredi, M. Jones a terminé son témoignage dans la cause d'André Drouin, qui pourrait servir aux autres franchisés de Prospector. L'Agence du revenu du Canada réclame des millions de dollars à environ 400 riches contribuables qui ont utilisé un abri fiscal contesté.

Interrogé par La Presse, mardi, M. Jones a dit que son conflit avec Revenu Québec n'avait rien à voir avec Prospector, qu'il s'agit plutôt d'une affaire personnelle. M. Jones dit avoir travaillé à plein temps pour Prospector ou son ancêtre Stratsite de 2000 à 2006. Par la suite, il dit avoir agi comme consultant de temps à autre pour l'organisation.

Après Thomas Jones, c'est Michel Vincent qui s'est présenté à la barre des témoins en ce troisième jour de procès. M. Vincent a en quelque sorte succédé à M. Jones comme responsable des ventes des logiciels proposés par Prospector.

À partir de 2010, Michel Vincent est devenu le patron de l'entité qui s'appelle maintenant Cash on Time, qui vend un logiciel du même nom facilitant le travail de recouvrement des comptes clients.

Essentiellement, M. Vincent s'est attardé à démontrer qu'il était un homme d'affaires sérieux et que son entreprise proposait des produits véritables, qui répondent à des besoins et qui sont vendus à des clients d'envergure.

Dans son témoignage en après-midi, M. Vincent a dit qu'il n'avait jamais travaillé directement pour les franchisés Prospector, concernés par cette affaire. M. Vincent a par ailleurs été incapable de répondre à une question du juge Bédard lui demandant qui détenait la propriété intellectuelle du logiciel Cash on Time à ses débuts, de 2008 à mars 2010. À cette époque, le logiciel était le nouveau rejeton du groupe Prospector. Michel Vincent sera contre-interrogé par les avocats du fisc ce matin.