L'opérateur téléphonique américain AT&T (T) a accusé une chute de 80% de son bénéfice net annuel, à 3,9 milliards de dollars, avec une lourde perte de 6,68 milliards de dollars au quatrième trimestre imputée notamment à l'échec du rachat de T-Mobile.

Hors éléments exceptionnels cependant, le résultat du dernier trimestre revient à 42 cents, juste un cent en-deçà des attentes des analystes. Le bénéfice courant annuel revient à 2,20 $, en retrait de 2 cents sur les attentes.

Le chiffre d'affaires annuel a quant à lui progressé plus qu'attendu à 126,72 milliards de dollars (+2% au lieu de +1,5% attendu), tout comme le chiffre d'affaires trimestriel (32,5 milliards, +3,6% au lieu de +1,9%).

L'échec du rachat de T-Mobile, bloqué par l'administration américaine pour des questions de concurrence, a coûté 4 milliards en dédommagement à Deutsche Telekom, propriétaire du quatrième opérateur américain. A cela s'est ajouté une perte actuarielle sur un fonds de pension maison, et la dépréciation des actifs liés aux annuaires pour déboucher sur la très forte perte trimestrielle, sans compter un rachat de fréquences pour 1,9 milliard.

L'action baissait de 1,59% à 29,73 $ dans les échanges avant l'ouverture de la Bourse à New York.

La direction a préféré mettre en avant «le meilleur trimestre qu'on ait jamais vu pour les mises en service de téléphones multifonctions, en hausse de presque 60% sur un an» avec 9,4 millions d'appareils vendus.

AT&T est le plus grand distributeur aux États-Unis de l'iPhone d'Apple, qui a eu des ventes records dans le monde entier, y compris les 7,6 millions d'appareils vendus par l'opérateur. Les ventes d'appareils sous Android (système conçu par Google) ont également battu un record.

Le chiffre d'affaires de la téléphonie cellulaire a bondi de 10% au dernier trimestre à 16,69 milliards.

Pour ce qui est des activités filaires, AT&T a salué la deuxième progression consécutive du chiffre d'affaires d'un trimestre sur l'autre. Sur un an cependant, le chiffre d'affaires trimestriel des activités de téléphonie classique et des liaisons internet a reflué de 1,4% à 14,92 milliards.

Pour 2012, AT&T s'est engagé à livrer «une solide croissance du chiffre d'affaires et des bénéfices avec des marges améliorées»: l'opérateur attend une croissance de la rentabilité autour de 5% ou plus, ce qui semble en retrait par rapport à ce qu'attendaient jusqu'à présent les analystes (2,43 $ de bénéfice courant annuel en 2012, soit +10,45% par rapport aux 2,20 $ de 2011).