L'opérateur téléphonique américain Verizon (VZ) a publié mardi un bénéfice net annuel part du groupe en reflux de 5,7% à 2,40 milliards de dollars, mais assorti d'un chiffre d'affaires orienté à la hausse.

La rentabilité a été grevée par une lourde perte au dernier trimestre 2011 due à des charges exceptionnelles liées au fonds de retraite des employés du groupe: le groupe affiche une perte nette de 2,02 milliards de dollars au quatrième trimestre, contre un bénéfice de 2,64 milliards un an plus tôt.

Hors éléments exceptionnels, le groupe affiche un bénéfice trimestriel par action de 52 cents, juste en deçà des 53 cents attendus par les analystes. Le bénéfice courant par action annuel est également décevant à 2,15 dollars contre 2,17 dollars attendus.

En revanche le chiffre d'affaires dépasse légèrement les attentes: pour l'année il progresse de 4% à 110,87 milliards de dollars (contre 110,86 milliards attendus), la hausse atteignant 7,7% au dernier trimestre à 28,44 milliards USD, contre 28,38 milliards attendus.

Le PDG Lowell McAdam, cité dans un communiqué, a noté que la filiale dans le portable Verizon Wireless, dont le britannique Vodafone détient 45%, avait enregistré la plus forte croissance de son nombre d'abonnés depuis trois ans, grâce notamment à une pénétration accrue des téléphones multifonctions.

Le chiffre d'affaires de la téléphonie mobile a bondi de 13% au quatrième trimestre, avec une progression encore plus marquée (+19,2%) des recettes tirées de l'internet mobile (data), à 6,3 milliards de dollars.

Verizon Wireless, numéro un de la téléphonie mobile aux États-Unis, commercialise depuis près d'un an l'iPhone d'Apple, et au début du mois le groupe avait indiqué avoir vendu deux fois plus d'iPhone au quatrième trimestre qu'aux deuxième ou troisième trimestres. Du coup les téléphones intelligents représentent désormais 44% de la clientèle abonnée de Verizon, contre 39% à la fin septembre.

Vu les ristournes que consentent les opérateurs pour doper la vente de ces appareils, «cela a dilué les marges à court terme, mais c'est une bonne nouvelle pour le chiffre d'affaires et la croissance des marges à long terme», a noté M. McAdam, «surtout vu notre avance dans l'écosystème des liaisons (à très haut débit) en LTE», désormais accessibles à 200 millions d'Américains.

«La vente d'appareils 4G est clairement en train de s'accélérer», a précisé le directeur financier Francis Shammo lors d'une téléconférence avec des analystes, vantant un portefeuille de 24 modèles d'appareils en 4G, téléphones et tablettes, disponibles dans ses magasins d'ici à la fin mars.

«Nous allons nous efforcer de travailler sur les marges» de la téléphonie cellulaire, a-t-il aussi insisté.

Pour les liaisons filaires, le chiffre d'affaires annuel a reflué de 1,3% à 40,68 milliards de dollars et les recettes trimestrielles de 1,5% à 10,14 milliards de dollars, mais le groupe a salué une nouvelle progression de la pénétration de son service en fibre optique FiOS, et s'est dit «très optimiste» sur la croissance de cette activité cette année.

Le groupe a également noté une décélération de la perte d'abonnés à la téléphonie vocale fixe.

L'action chutait de 2,24% à 37,55 dollars vers 10h30 à la Bourse de New York, en dépit de l'assurance répétée de M. Shammo que les bénéfices courants progresseraient cette année.

Pour Jonathan Chaplin, analyste chez Credit Suisse, l'action, qui a plus progressé que le marché en général depuis un an (+7,29% au lieu de +1,92%), est déjà comparativement chère par rapport à celle du grand concurrent AT&T, qui doit publier ses résultats jeudi.