L'inflation a ralenti plus que prévu en décembre dans la zone euro, pour s'établir à 2,7% sur un an contre 2,8% selon une première estimation, a indiqué mardi l'office européen des statistiques Eurostat.

Elle s'était établie à 3% en novembre pour le troisième mois consécutif.

Le repli constaté en décembre tient notamment à la baisse des prix énergétiques en un an, après un bond fin 2010-début 2011, a souligné Howard Archer, économiste en chef pour IHS Global Insight.

Dans le détail, les principales composantes de l'inflation en décembre ont été le logement (4,9%), les transports (4,3%) et les boissons alcoolisées et le tabac (3,8%). En revanche, les taux annuels les plus faibles ont été observés pour les communications (-1,9%), les loisirs et la culture (0,6%) ainsi que l'enseignement (0,9%), précise Eurostat dans un communiqué.

Au sein de la zone euro, le taux annuel d'inflation le plus faible a été observé à Malte (1,3%) et le plus élevé en Slovaquie (4,6%).

En Allemagne, il a été de 2,3% sur un an et en France de 2,7%. Dans l'ensemble de l'UE, l'inflation s'est établie à 3% sur un an, en décembre, contre 3,4% le mois précédent.

L'inflation reste pour le 13e mois consécutif au-dessus du seuil de 2% visé à moyen terme par la Banque centrale européenne (BCE), mais le repli constaté va dans le sens pointé par la plupart des économistes qui pensent qu'elle devrait retomber autour de 2% en 2012.

Cet argument a permis de justifier la baisse des taux entreprise par la BCE qui a ramené son principal taux directeur, à 1%, face à la crise de la dette.

Lors de sa réunion jeudi dernier, le président de la BCE, Mario Draghi a estimé que l'inflation devrait dans quelques mois retomber sous le seuil de 2%. Cela a été interprété comme le signe que l'institut monétaire est prêt à baisser encore son taux directeur s'il le faut, et à descendre sous les 1%, son plus bas niveau historique.

«Nous attendons que la BCE réagisse à la contraction du PIB (produit intérieur brut) au quatrième trimestre et au premier trimestre 2012 en abaissant une nouvelle fois son principal taux directeur», estime M. Archer, qui n'exclut pas une baisse des taux jusqu'au seuil de 0,50% au second semestre.