Le titre de Research In Motion (T.RIM) (RIMM) est sévèrement malmené sur les marchés. Les investisseurs sont déçus par les derniers résultats du fabricant du BlackBerry et par ses prévisions de ventes et de profits dévoilés après la fermeture jeudi.

«La fin des prévisions chez RIM?», lisez le blogue de la Bourse de Richard Dufour.

À 11h45, Research In Motion reculait de 11,08% (-1,76 $) à 14,04 $ à la Bourse de Toronto.

Research In Motion prévoit maintenant des ventes et des profits inférieurs à ce que les analystes avaient estimé, les résultats de l'entreprise pâtissant de la désertion des clients qui optent pour les appareils iPhone, d'Apple, et ceux faisant appel à Android.

L'entreprise de Waterloo, en Ontario, a par ailleurs annoncé jeudi que les coprésidents, Jim Balsillie et Mike Lazaridis, ont réduit leurs salaires à 1$ par année, en raison des résultats décevants de la société.

RIM a indiqué que ses bénéfices oscilleront entre 80 cents et 95 cents US par action à son quatrième trimestre, qui se terminera le 3 mars prochain. Les ventes se situeront entre 4,6 milliards US et 4,9 milliards US. Les analystes avaient prévu un profit de 1,08$US par action sur des ventes de 4,85 milliards US, selon des données de Bloomberg.

L'action, qui a dégringolé de 74% cette année, avait peu évolué à la fermeture à New York. RIM a terminé la séance de jeudi à 15,80$ à la Bourse de Toronto, en hausse de 11 cents, soit un peu moins de 1%, par rapport à son précédent cours de clôture.

Les prévisions peu reluisantes de l'entreprise concluent une année difficile pour RIM, qui a perdu les trois quarts de sa capitalisation boursière et qui accuse du retard sur le marché des téléphones intelligents en plus de voir la demande pour sa tablette PlayBook décevoir. Les nouveaux appareils BlackBerry dotés de meilleurs fureteurs et des fonctions tactiles à l'écran ne seront pas suffisants pour affronter les plus récents modèles mis sur le marché par Apple, Samsung et HTC, selon Colin Gillis, analyste de BGC Partners, à New York.

«L'entreprise n'a plus le haut du pavé sur le marché des téléphones intelligents», a ajouté M. Gillis, qui recommande de vendre l'action de RIM.

Le PlayBook a été le premier appareil utilisant le système d'exploitation appelé BB10, que l'on retrouvera sur de nombreux nouveaux BlackBerry sophistiqués en 2012. Mais les difficultés du PlayBook pour suivre la cadence imposée par les concurrents, sans compter les délais affectant le logiciel et les erreurs de marketing, ont rendu les investisseurs sceptiques quant aux nouvelles versions promises, a dit M. Gillis.

RIM s'est attiré des critiques pour avoir lancé le PlayBook en avril dernier sans la fonction de courriel, problème qui devait être résolu au cours de l'été. Mais en octobre, l'entreprise a indiqué que la nouvelle version de courriel ne serait pas disponible avant février prochain.

Néamoins, RIM a annoncé hier avoir enregistré un bénéfice net de 265 millions US au troisième trimestre, alors que ses revenus ont chuté en dépit d'une importante hausse du nombre des abonnés aux services BlackBerry dans le monde entier.

Le fabricant de téléphones intelligents a précisé que ses profits équivalaient à 51 cents US par action. Au troisième trimestre il y a un an, il avait réalisé un bénéfice net de 911 millions US, ou 1,74$US par action.

Le chiffre d'affaires de la société a reculé à 5,17 milliards US au cours de la période de trois mois terminée le 26 novembre, par rapport à 5,5 milliards US un an plus tôt.