Le groupe de médias et de loisirs américain Walt Disney a publié jeudi un bénéfice et un chiffre d'affaires annuels «record», en hausse respectivement de 21% et 7% et supérieurs aux attentes.

Durant le seul quatrième trimestre la hausse du bénéfice net a atteint 30% à 1,09 milliard de dollars. Cela revient à 59 cents par action, hors éléments exceptionnels, alors que les analystes n'en attendaient que 54.

«L'exercice 2011 a été une année formidable d'un point de vue financier et stratégique, illustrant la force de nos marques et de nos activités avec un chiffre d'affaires, un bénéfice net et un bénéfice par action record», a souligné le directeur général Robert Iger, cité dans un communiqué.

L'action gagnait 2,34% à 35,45$ US dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse.

Bénéficiant comme ses concurrents de la progression des recettes publicitaires, qui représentent 19% de son chiffre d'affaires total, Disney a pu faire progresser de 9% le chiffre d'affaires de ses chaînes de télévision (ESPN, ABC, Disney...), sa plus grosse activité, à la fois pour l'année et pour le trimestre. Le bénéfice d'exploitation a bondi de 20%, également sur les deux périodes.

Deuxième plus grosse activité du groupe, les parcs et croisières ont vu leur chiffre d'affaires annuel progresser de 10% à 11,80 milliards de dollars, pour un bénéfice d'exploitation en hausse de 18% (à 1,55 md USD).

Sur l'année comme sur le trimestre, seuls les studios de cinéma ont accusé un recul de leur chiffre d'affaires, à respectivement 6,35 milliards de dollars (-5%) et 1,46 milliard de dollars (-8%). Mais le bénéfice d'exploitation a progressé sur les trois mois clos le 1er octobre (117 M USD, +13%), notamment grâce à des dépenses de publicité réduites.

Mais globalement, Cars 2 n'a pas rencontré le même succès durant l'été que Toy Story 3 en 2010, et les renforts des Pirates des Caraïbes, de Raiponce, de Thor et de Captain America n'ont pas suffi à combler l'écart.

M. Iger a salué l'opération de réédition en 3D du Roi Lion (350 millions de dollars de recettes en salles, sans compter les ventes de DVD), et annoncé qu'il prévoyait quatre nouvelles rééditions de ce type à l'avenir.

«J'aime l'année qui s'annonce», a-t-il ajouté, soulignant qu'il comptait à la fois sur des superproductions déclinant les aventures des héros de bande dessinée Marvel, comme Avengers, et des productions moins coûteuses comme le film pour enfants The Muppets.

Les produits de consommation rapportent désormais plus au groupe californien que le cinéma: leur bénéfice d'exploitation a atteint 816 millions de dollars pour l'année (+21%) et 207 millions de dollars (+13%) pour le trimestre. La sortie d'un prochain film de Spiderman devrait encore gonfler les ventes, selon M. Iger.

Les activités numériques ont pour leur part creusé leur perte annuelle, à 308 millions de dollars, mais réduit la perte trimestrielle (94 millions de dollars), grâce à une hausse de 19% des recettes (223 millions de dollars pour le trimestre, 982 millions de dollars pour l'exercice).

Le groupe, qui prévoit une refonte de son site disney.com pour la fin 2012, a prévu dans ce domaine de relancer son activité de jeux, tirant les bénéfices de son acquisition du spécialiste de jeux en ligne Playdom l'an dernier.

«Nous prévoyons de lancer 8 jeux dans les 12 prochains mois, certains basés sur la propriété intellectuelle de Disney et Marvel, certains sur des propriétés intellectuelles originales», a précisé M. Iger, évoquant «une grande étape dans l'utilisation des actifs de Playdom» - acheté pour une somme pouvant aller de 536 à 763 millions de dollars selon les performances.