L'agence de notation financière Moody's a annoncé vendredi qu'elle mettait sous revue la note de la dette à long terme du géant de l'électronique japonais Sony, en vue d'une possible dégradation.

Sony pourrait perdre sa note A3, la septième meilleure sur une échelle de 19, en raison de sa décision de reprendre 50% des parts détenues par son partenaire suédois Ericsson dans leur coentreprise de téléphones mobiles Sony Ericsson pour un montant de 1,05 milliard d'euros.

Moody's craint que cette transaction ne retarde encore les améliorations escomptées de la situation financière de Sony, en raison du coût de l'acquisition payé en numéraire.

L'agence redoute aussi que les flux de trésorerie ne soient pompés par les frais que Sony risque de devoir engager pour élever les performances de cette nouvelle division au sein du groupe.

Moody's va passer en revue ces deux aspects avant de prendre sa décision, en tenant compte de la stratégie globale du groupe à moyen terme, alors que le secteur de l'électronique grand public s'oriente de plus en plus vers les produits nomades.

Sony avait annoncé jeudi le rachat à Ericsson de sa participation dans leur société commune, de façon à maîtriser pleinement cette activité cruciale dans la stratégie du groupe japonais.

La transaction comprend aussi des brevets et un accord de licences.

Sous réserve d'approbation par les autorités de la concurrence, elle devrait être effective d'ici au mois de janvier.

La coentreprise nippo-suédoise Sony Ericsson, sixième acteur mondial du secteur, avait vu le jour en 2001, lors du rapprochement des divisions alors mal en point de téléphones cellulaires d'Ericsson et de Sony.

L'an passé, Sony Ericsson a dégagé un bénéfice net de 90 millions d'euros, contre une perte net de 836 millions l'année précédente.

Redevenant une filiale à 100% de Sony, l'activité mobile va rejoindre le groupe des appareils électroniques du fleuron nippon.