La balance commerciale des États-Unis a été inchangée en août, selon des chiffres publiés jeudi par le gouvernement, malgré un déficit record avec la Chine.

En données corrigées des variations saisonnières, le déficit commercial global est resté stable à 45,6 milliards de dollars. Le chiffre du déficit de juillet, identique, a été revu à la hausse par rapport à une première estimation un mois auparavant.

Les États-Unis ont pratiquement égalé leur record historique d'exportations, avec 177,6 milliards de dollars contre 177,7 milliards en juillet. Celles-ci restent vigoureuses vers les pays émergents, mais ont aussi augmenté vers l'Europe par rapport à l'année précédente.

Les importations, à 223,2 milliards, sont restées quasi stables par rapport à leur niveau de juin et de juillet, signalant une stagnation de la demande intérieure.

Un autre record est tombé, celui du déficit avec la deuxième économie mondiale et le deuxième partenaire des États-Unis la Chine. Non corrigé des variations saisonnières, il a atteint un pic à 29,0 milliards de dollars, dépassant les 28,2 milliards d'août 2010.

Le Sénat américain a adopté mardi une proposition de loi pour pénaliser les partenaires commerciaux dont la monnaie serait nettement sous-évaluée, et qui vise en premier lieu la Chine.

Elle a cependant de peu de chances d'aboutir: la Chambre des représentants n'a pas prévu de la voter dans ces termes, et la Maison Blanche a indiqué que le président Barack Obama s'inquiétait de son incompatibilité avec les obligations internationales du pays.

La manière de résorber le déficit commercial avec la Chine est un sujet de débat depuis de longues années à Washington. Même s'il a accusé Pékin de «fausser» le commerce international avec une monnaie (le yuan) sous-évaluée, M. Obama souhaite parvenir à abaisser ce déficit sans recourir à des sanctions, en augmentant les exportations américaines vers ce pays et en convainquant Pékin d'abandonner un modèle économique centré sur les exportations.

Le déficit commercial américain est aussi en bonne partie dû aux importations de pétrole. Le mois d'août a été le cinquième consécutif où le prix du baril de brut importé s'est maintenu au-dessus de 100 dollars.

La balance des produits pétroliers a accusé un déficit de 26,0 milliards, en hausse par rapport à juillet.

Néanmoins, le déficit global, à 45,6 milliards de dollars sur les deux premiers mois du troisième trimestre, est parti pour être beaucoup moins élevé qu'au deuxième trimestre, où il s'est élevé à 48,3 milliards par mois en moyenne. Compte tenu de la méthode de calcul du produit intérieur brut, l'évolution de la balance commerciale devrait mécaniquement contribuer à la croissance.