L'entreprise montréalaise CMC Électronique a décidé de ne pas se battre contre l'iPad, qui accomplit des tâches similaires à un de ses produits-vedettes, l'organiseur électronique de vol PilotView.

CMC a plutôt décidé de mettre sur le marché une application qui permet de lier le PilotView et l'iPad, et ainsi de tirer avantage des particularités des deux instruments.

«Ils sont complémentaires», a déclaré le président de CMC, Greg Yeldon, en entrevue avec La Presse au congrès de la Natinal Business Aviation Association.

Un organiseur électronique de vol vise à remplacer les lourdes mallettes de documents, mallettes et cartes que les pilotes doivent transporter à bord. L'iPad permet aussi d'obtenir et de stocker ces informations dans le confort de la maison ou d'une chambre d'hôtel. Quelques lignes aériennes, comme Alaska Air, Air Canada Express et United Airlines, ont entrepris de donner des appareils iPad à leurs pilotes pour remplacer les manuels en papier.

Toutefois, les autorités réglementaires comme la FAA (Federal Aviation Administration) ne permettent pas aux pilotes d'utiliser l'iPad comme aide à la navigation. Cet instrument n'est pas certifié, et selon Jean-Marie Begis, directeur des systèmes d'organiseur électronique de vol, il serait difficile à certifier en raison de la provenance diverse de ses composants. L'iPad doit être rangé pendant le décollage et l'atterrissage.

CMC propose maintenant d'utiliser l'iPad pour obtenir les informations et de transférer celles-ci sur l'organiseur électronique de vol à bord, grâce à son application Tandem.

«Il faut évoluer, s'adapter», a déclaré M. Yeldon.

Il croit que l'avènement de l'iPad permettra d'accélérer le passage vers un poste de pilotage sans papier, et favoriser ainsi le PilotView de CMC.

La plupart des grands transporteurs se fient encore aux bonnes vielles valises de documents en papier parce qu'il leur est coûteux de modifier leurs systèmes de technologies de l'information. Avec son coût peu élevé, l'iPad peut les amener sur la voie d'une transition progressive.

L'organiseur électronique de vol pour l'aviation commerciale ne représente qu'une petite proportion des revenus de CMC. Celle-ci vend également un organiseur pour le marché militaire, et divers autres systèmes comme un système de vision amélioré.

M. Yeldon ne croit pas qu'un nouveau gadget commercial vienne brouiller les cartes dans ce domaine.

CMC a également présenté au congrès de la NBAA sa nouvelle suite avionique SmartDeck. Cette suite intègre des fonctions diverses comme la navigation, les communications et l'utilisation des cartes. L'entreprise a acquis cette technologie auprès de L-3 Communications il y a un an et a passé tout ce temps à la rendre plus facile d'accès.

CMC tire la moitié de ses revenus du secteur civil et l'autre moitié du secteur militaire. Ce dernier secteur risque d'être plus difficile à l'avenir, compte tenu de la réduction des budgets militaires aux États-Unis et ailleurs dans le monde.

«Les programmes où nous sommes actifs sont de bons programmes, a fait valoir M. Yeldon. En outre, nous sommes très actifs dans les programmes de remise à niveau. Lorsqu'il y a des pressions budgétaires, il peut y avoir plus d'incitatifs à lancer des projets de remise à niveau d'équipements existants.»