Et si on pouvait magasiner au-delà des heures d'ouverture? Le nez collé dans les vitrines de nos boutiques préférées? C'est ce qu'aimerait instituer l'entreprise 2XM interactive dans un proche avenir grâce à sa vitrine interactive destinée au commerce de détail.

Le profil Twitter de 2XM dévoile sans détour les intentions de l'entreprise: «Nous aimons métamorphoser les vitres en iPad géant!» Conçue comme une tablette électronique surdimensionnée, la vitrine interactive de 2XM (de la rétroprojection sur pellicule interactive) se pose sur la façade d'un commerce. Elle pourrait notamment faire office de bloc-notes aux clients qui repèrent un article intéressant en boutique et qui risquent d'oublier de revenir le voir de plus près le lendemain, au dire du président de 2XM. «Quand ton magasin est fermé, le client ne peut rien faire, note Antoine Azar. Si quelque chose lui plaît, c'est une vente perdue. On veut permettre aux gens de magasiner 24 heures sur 24. En plus, le commerce peut faire du marketing, en dévoilant aux clients que s'ils reviennent avant midi le lendemain, ils ont un rabais grâce à un code, par exemple.»

Pour l'heure, la technologie s'est trouvé comme première vitrine la façade de MusiquePlus, rue Sainte-Catherine Ouest à Montréal. Depuis le 2 septembre, jour des célébrations du 25e anniversaire de la chaine spécialisée, la vitrine baptisée Choix de la rue permet aux passants de voter pour leur vidéoclip préféré et de se prendre en photo. «2XM avait, avec cette technologie, quelque chose de concret et d'innovateur, raconte Claude Deraîche, directeur général, communication-marketing de MusiquePlus/MusiMax. Il fallait voir comment on pouvait l'intégrer, car on n'est pas un commerce. C'est un lèche-vitrine et un outil qui contribue au vent de renouveau et d'audace de la station.»

Les heures d'utilisation de l'écran Choix de la rue donnent raison aux ambitions de 2XM. Les trois quarts des interactions se font pendant les heures de fermeture des magasins. «Le soir, tu n'as pas la même démarche et tu n'es pas dans le même état d'esprit», analyse Claude Deraîche.

L'installation de cet outil que 2XM pense baptiser SmartFront coûterait de 15 000$ à 50 000$. «On amène toute la puissance du web et des applications interactives dans la rue, dit Antoine Azar. Quand on ouvre un magasin au détail, on achète des mannequins, du mobilier, des affiches... On veut devenir un standard dans les achats de départ.»

Le lancement officiel se fera en janvier 2012 à la National Retail Federation à New York. 2XM approchera parallèlement des Aldo, Lululemon et Guess, par exemple, pour rendre concret son produit aux yeux des commerçants.

D'ici là, l'entreprise continue de développer d'autres produits et applications. Elle est derrière des installations interactives aux Promenades de la Cathédrale (Pige de Noël), l'an dernier, et sur les lieux du festival Osheaga et de l'Hippodrome lors du concert de U2 de l'été dernier (Croc-en-bus). «D'une part, on fait de la consultation qui génère une bonne part de nos revenus (70%), mentionne Antoine Azar. D'autre part, des projets spéciaux qu'on développe de plus en plus (30%). On veut aller dans une direction plus technologique.»

Antoine Azar aimerait bien que la vitrine interactive de 2XM devienne le produit vedette de l'entreprise d'ici la fin de 2012. «Le touch, soit la méthode d'interaction, est là pour rester, car c'est naturel comme geste, dit-il. Rien ne se met entre toi et la technologie, pas de clavier ni de souris. Ce sera un standard d'ici quelques années. C'est quelque chose de permanent.»