Les ménages américains se débattent face à une conjoncture très difficile, sans véritable espoir de voir leur situation s'améliorer à court terme, selon deux indicateurs économiques publiés mardi aux États-Unis.

L'indice de confiance des consommateurs établi par le Conference Board est resté particulièrement faible en septembre après sa chute du mois précédent.

Cet indicateur n'a progressé que de 0,2 point pour s'établir à 45,4, alors que l'estimation médiane des analystes le donnait à 46,6.

Le moral des ménages est encore très loin de son niveau de juillet (59,2). «Fondamentalement, il n'a pas varié», écrit le Conference Board, pour qui «le pessimisme qui s'était emparé des consommateurs le mois dernier a gagné du terrain en septembre».

«Les attentes des consommateurs, qui s'étaient effondrées en août, n'ont affiché qu'une progression marginale», note cet institut privé spécialisé dans les enquêtes de conjoncture.

«De plus, les consommateurs ont exprimé des inquiétudes plus grandes que le mois précédent en ce qui concerne leurs revenus espérés, ce qui est de mauvais augure pour leurs dépenses», ajoute le texte.

Selon l'enquête du Conference Board, la proportion des consommateurs pour qui il est «difficile d'obtenir» un emploi a progressé de 1,5 point par rapport à août et est désormais de 50,0%, et seuls 12,0% des Américains estiment que les offres d'emploi vont augmenter dans les mois à venir.

«La confiance des consommateurs est tombée à des niveaux dignes d'une récession», note Chris Christopher, du cabinet d'analystes IHS Global Insight.

Pour lui la seule bonne nouvelle est que l'indice du Conference Board ne soit pas tombé davantage en septembre.

Le moral des ménages reste «déprimé», juge son confrère Peter Newland, de Barclays Capital, pour qui les chiffres officiels de la consommation pour le mois d'août devraient permettre vendredi de se faire une idée de la relation entre la chute de la confiance du mois dernier et le niveau des dépenses des Américains.

La confiance des consommateurs ne semble pas en mesure de s'améliorer rapidement, vu les difficultés persistantes du marché du logement dont a témoigné mardi l'enquête Case-Shiller publiée par Standard & Poor's. Celle-ci indique que les prix des logements à la vente dans les vingt plus grandes métropoles américaines se sont stabilisés en juillet pour le deuxième mois d'affilée (en données corrigées des variations saisonnières par rapport au mois précédent).

En glissement annuel, néanmoins, l'indice Case-Shiller a continué de baisser, de 4,1%.

Très proche de son point bas touché en mars, l'indice évolue à des niveaux correspondant à ceux qui étaient les siens en 2003. «Nous sommes encore loin d'une reprise durable» des prix des logements, notent les auteurs de l'étude.

Dans un pays où les deux tiers des ménages sont propriétaires de leur habitation, la faiblesse des cours du logement a un effet direct sur le patrimoine des Américains, et donc sur leur propension à consommer.

Or plusieurs analystes estiment que la stabilisation des prix en glissement mensuel ne devrait pas durer.

Ian Shepherdson, du cabinet HFE, prévoit ainsi «de nouvelles baisses de prix d'ici à la fin de l'automne», mais pas un «nouvel effondrement» du marché.