Le groupe informatique américain Oracle (ORCL) a publié mardi un bénéfice net trimestriel en hausse de 36% à 1,84 milliard de dollars, dépassant tout juste les attentes pour le premier trimestre de son exercice décalé, mais bien suffisant pour satisfaire le marché.

Rapporté au nombre d'actions et hors éléments exceptionnels, le bénéfice revient à 48 cents alors que les analystes en attendaient 47. Le chiffre d'affaires, en hausse de 12% à 8,37 milliards de dollars, dépasse également très légèrement ce qu'avaient prévu les analystes (8,36 milliards). Sans l'effet de change, la hausse aurait été limitée à 5%.

Les ventes réalisées avec les matériels ont accusé un nouveau recul en valeur (-5% à 1,029 milliard de dollars), mais le vice-président du groupe Mark Hurd l'a mis sur le compte d'une baisse des ventes de serveurs bas de gamme, alors que le haut de gamme «a dégagé une solide croissance à deux chiffres».

Selon lui, «en s'éloignant du matériel banal à marges basses et en se concentrant sur les serveurs haut de gamme (Oracle) a accru les marges brutes du matériel de 48% à 54%».

Le patron fondateur du groupe, Larry Ellison, cité comme M. Hurd dans un communiqué, a souligné qu'Oracle allait lancer la semaine prochaine un nouveau serveur haut de gamme, baptisé SPARC SuperCluster, conçu pour utiliser un nouveau microprocesseur jusqu'à cinq fois plus rapide que son prédécesseur.

Au total, Oracle prévoit de lancer quatre systèmes intégrés haut de gamme d'ici à la fin novembre.

«Nous ne sommes pas intéressés à vendre la propriété intellectuelle d'autres gens», a expliqué M. Ellison ensuite lors d'une téléconférence avec des analystes. Sun Microsystems, acquis par Oracle en janvier 2010, «faisait cela» avec des serveurs utilisant de la technologie d'Intel et Microsoft par exemple, mais «c'est une activité à laquelle nous mettons fin», a-t-il assuré.

Le but, selon M. Ellison: retrouver des marges bénéficiaires aussi solides qu'au temps, avant l'acquisition de Sun, où Oracle était uniquement présent dans les logiciels.

La marge d'exploitation du trimestre a atteint 32% contre 26% il y a un an. Lors du trimestre clos le 30 novembre 2009, le dernier avant l'acquisition de Sun, elle atteignait 37%.

Interrogé sur Autonomy, l'éditeur de logiciels dont Hewlett-Packard a annoncé l'acquisition le mois dernier, M. Ellison a révélé qu'on lui avait proposé de l'acheter, mais qu'il l'avait jugé trop cher.

L'offre amicale de HP sur Autonomy le valorise à 10,24 milliards de dollars.

Durant le trimestre clos le 31 août, les activités liées aux logiciels, coeur de métier historique du groupe ont pour leur part progressé de 17% à 5,52 milliards, dont 1,50 milliard pour les nouvelles licences (+17%).

«Cette forte croissance organique, couplée à une gestion disciplinée a permis une augmentation supplémentaire de la marge d'exploitation au premier trimestre», s'est félicitée la directrice financière, Safra Catz.

La direction du groupe a fait part en outre de ventes restant très bonnes y compris en Europe, en dépit des difficultés économiques de la région.

Mme Catz a avancé des prévisions qui ont semblé satisfaire le marché: le chiffre d'affaires du deuxième trimestre est attendu en hausse de 5 à 9%, et le bénéfice par action entre 56 et 58 cents. Les analystes attendaient jusqu'à présent une croissance de 8,4% et un bpa de 57 cents.

L'action regagnait 3,35% à 28,65 dollars dans les échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York, alors qu'elle avait perdu 2,31% en séance.