Les investisseurs ont puni Research in Motion (T.RIM), vendredi, en réduisant de 3 milliards la valeur boursière de l'entreprise, après que le fabricant du BlackBerry eut annoncé des ventes d'appareils plus faibles, des revenus et des profits moindres, et que des analystes eurent questionné sa pertinence auprès des consommateurs.

La valeur des actions de l'entreprise technologique de l'Ontario a chuté de 20,07 %, ou 5,90 $, pour s'établir à 23,50 $ à la Bourse de Toronto, avec plus de 9,8 millions d'actions changeant de mains au cours de la journée.

Avec 524 millions d'actions sur les parquets des Bourses de Toronto et du NASDAQ, où l'action de RIM a perdu 5,61 $ US, ou 18,99 % de sa valeur, la forte baisse a fait plonger la capitalisation boursière de la compagnie de 3 milliards.

Le fabricant des téléphones intelligents BlackBerry a dévoilé jeudi après la fermeture des marchés un profit trimestriel de 329 millions US, en baisse de 58 % par rapport à l'an dernier.

RIM a en outre inscrit à ses livres une charge de 118 millions liée à la suppression de 2000 emplois, ce qui correspond à environ 11 % de son effectif.

La société de Waterloo, en Ontario, a vendu beaucoup moins de BlackBerry et de tablettes PlayBook que prévu au cours du trimestre.

Le co-président Mike Lazaridis, a cependant promis que RIM renouerait avec la croissance au cours des prochains mois grâce à ses appareils Bold, Torch et Curve, qui viennent d'être revampés.

Plusieurs analystes sont toutefois sceptiques. Kris Thompson, de la Financière Banque Nationale, souligne ainsi que RIM a raté à peu près tous ses objectifs financiers. Elle estime que l'érosion des parts de marché de l'entreprise est plus rapide qu'on le pensait.

Son collègue de BMO Marché des capitaux, Tim Long, reste toutefois optimiste. À son avis, le pire est passé pour RIM et l'action devrait rebondir.

«On dirait qu'il y a beaucoup de passion envers le marché présentement», a déclaré l'analyste Matthew Robison de Wunderlich Securities.

«Il y a clairement un problème entre les investisseurs et l'acceptation de la gouvernance de la direction.»

Selon M. Robison, RIM doit faire un choix concernant son avenir. «Ou bien elle devient une compagnie plus petite et bénéficiaire, ou bien elle décide de faire partie intégrante du phénomène Android», a-t-il soutenu.

Certains ont d'ailleurs appelé RIM à permettre l'utilisation facile des applications Android sur ses téléphones. RIM a également été plus lente à intégrer des écrans tactiles dans ses téléphones. La compagnie a lancé le BlackBerry Torch, avec un écran tactile et un clavier coulissant, en août 2010. Il s'agissait du dernier lancement de nouveau produit pour l'entreprise.