L'agence de notation Moody's a abaissé lundi la note du chimiste belge Solvay d'un cran, à «Baa1», avec une perspective négative, à la suite de son OPA sur le français Rhodia.

Le groupe belge a obtenu 94,25% du capital du français Rhodia, dans le cadre de son OPA qui s'est conclue sur un succès, selon des chiffres communiqués mercredi par l'Autorité des marchés financiers (AMF).

Cette acquisition pour 3,4 milliards d'euros sera financée par Solvay «grâce aux liquidités qu'il a accumulées après s'être séparé de ses activités pharmaceutiques», souligne Moody's.

L'agence justifie son abaissement de note par le fait qu'à ses yeux, en rachetant Rhodia, le groupe belge «a réaffecté le produit de la vente en 2010 de ses opérations pharmaceutiques à forte marge et relativement stables vers des activités chimiques (...) moins profitables».

Solvay avait bouclé en 2010 la cession de sa pharmacie, une division très rentable, à l'américain Abbott pour 5,2 milliards d'euros, afin de se recentrer sur son métier de base, la chimie et les plastiques.

Dans le même temps, Moody's a relevé de quatre crans la note des obligations non garanties de Rhodia à «Baa2», expliquant que «Solvay aura un net intérêt économique à soutenir les obligations de Rhodia, étant donné que Rhodia représentera environ la moitié de ses actifs, de ses flux de trésorerie et de ses revenus».

Moody's s'attend à ce qu'à la suite de l'OPA de Solvay sur Rhodia, celui-ci soit sorti de la cote «et devienne une filiale de Solvay à 100%».

La combinaison de Solvay et Rhodia donne naissance à un groupe de 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont 40% réalisés dans les pays émergents, comptant 31 000 employés.

Lundi, vers 11H00, l'action Solvay perdait 6,09% à 77,36 euros dans un marché déprimé, chutant de 4%.