Le géant américain de l'informatique Hewlett-Packard a annoncé jeudi une spectaculaire transformation du groupe, passant par une éventuelle séparation de sa division ordinateurs et le rachat de l'éditeur de logiciels Autonomy, valorisé 10,24 milliards de dollars.

«HP», qui a bâti sa réputation sur le matériel informatique, concrétise le changement de stratégie qu'avait dit vouloir mettre en place son nouveau patron, Léo Apotheker, après être entré en fonction en octobre dernier, et met le cap résolument sur les logiciels et les services informatiques.

Le groupe, qui abaisse par ailleurs ses prévisions de bénéfice et de chiffre d'affaires pour son exercice en cours, a également indiqué dans un communiqué qu'il prévoyait de cesser des opérations liées à son système d'exploitation webOS, en particulier les téléphones multifonctions utilisant ce système et sa nouvelle tablette informatique TouchPad.

Hewlett-Packard, qui avait acheté webOS à Palm en 2010 pour 1,2 milliard de dollars, indique qu'il «continue à explorer des options pour optimiser la valeur» de ce système.

Selon les termes de l'accord avec Autonomy, approuvé par les conseils d'administration des deux entreprises, HP propose 42,11 dollars par action en numéraire, soit une prime de 64% sur le cours de clôture du titre Autonomy mercredi à la Bourse de Londres.

La transaction doit être finalisée d'ici la fin de l'année, précise HP.

L'éditeur de logiciels est coté à Londres et dispose de deux sièges, l'un à Cambridge (est de l'Angleterre) et l'autre à San Francisco. II a été fondé en 1996 pour tirer profit de technologies développées à l'université de Cambridge, qui aident les entreprises à mieux gérer et exploiter d'énormes masses de données.

«Autonomy nous offre l'opportunité d'accélérer notre vision stratégique de mener de façon décisive et rentable un large secteur en croissance», a commenté le PDG d'HP, Leo Apotheker, cité dans le communiqué.

«Autonomy a un modèle économique attractif, y compris un ensemble solide de solutions basées sur l'informatique dématérialisée, qui est en ligne avec les efforts d'HP d'améliorer son offre», a-t-il ajouté.

Peu après son entrée en fonction au poste de PDG de HP, en octobre 2010, Léo Apotheker avait indiqué qu'il souhaitait que le groupe mette le cap sur les logiciels et les services informatiques.

L'éventuelle scission d'avec sa division d'ordinateurs correspond à cette stratégie. Le groupe précise que son conseil d'administration «a autorisé l'exploration de stratégies alternatives» dont, «entre autres», une «séparation totale ou partielle».

Michael Holt, analyste de Morningstar, a jugé cette décision «positive», car cette activité «ralentissait le reste de la société».

Après avoir été brièvement suspendu, le titre du numéro un mondial des ordinateurs a chuté de 5,99% à 29,51 dollars sur le New York Stock Exchange.

Parallèlement à ces annonces, HP a publié un bénéfice pour le troisième trimestre de son exercice décalé en hausse de 9%, à 1,93 milliard de dollars.

Par action et hors élément exceptionnel, le bénéfice revient à 1,10 dollar, meilleur que prévu par les analystes qui attendaient 1,09 dollar.

Le chiffre d'affaires s'établit de son côté à 31,19 milliards de dollars, en hausse de 1,6% sur un an et conforme aux prévisions de Wall Street.

HP prévient par ailleurs qu'il abaisse ses prévisions de chiffre d'affaires pour son exercice en cours à une fourchette comprise entre 127,2 et 127,6 milliards de dollars contre 129 à 130 milliards de dollars auparavant.

Il prévoit également un bénéfice par action hors élément exceptionnel moins élevé que prévu pour la même période: de 4,82 à 4,86 dollars contre une précédente estimation de 5 dollars.