Le quotidien montréalais The Gazette a mis en lock-out ses employés de l'expédition et de la fabrication des plaques, dimanche, après qu'ils eurent rejeté ses dernières offres.

Dans un communiqué, le syndicat des Teamsters s'est dit «très déçu» puisque les négociations étaient en cours depuis «seulement trois mois» et que des ententes de principe ont été signées avec quatre autres groupes d'employés (pressiers, manutentionnaires, machinistes et électriciens, employés d'entretien).

Les principaux points de désaccord sont la dotation de personnel, les heures de travail et le paiement des heures supplémentaires.

«Notre contrat finissait le 5 août. L'employeur voulait régler avant», a dit le porte-parole syndical, Denis Archambault, rencontré hier matin devant les bureaux de The Gazette, rue Sainte-Catherine, où les salariés ont dressé des piquets de grève.

M. Archambault soutient que le véritable point de litige concerne la semaine de travail: «On est à quatre jours actuellement. L'employeur veut nous mettre à cinq jours. Mais d'autres corps d'emploi ont obtenu de conserver la semaine de quatre jours, comme les électriciens, les machinistes et les pressiers. Pourquoi la refuser aux employés de l'expédition?» Selon lui, l'entreprise économisera seulement 70 000 $ par année en exigeant la semaine de cinq jours. «Ça ne vaut pas la peine de ne pas s'entendre pour ça», dit-il.

L'éditeur de The Gazette, Alan Allnutt, a expliqué qu'il s'agit d'une question «d'efficacité». «Les employés de l'expédition peuvent faire le travail en quatre heures, mais on les paie pour sept heures et demie de travail, quatre jours par semaine. Ce serait beaucoup plus efficace s'ils travaillaient moins d'heures chaque jour, mais cinq jours par semaine», dit-il.

Les employés de l'expédition préparent les journaux avant qu'ils ne soient distribués. «Par exemple, on fait l'encartage. C'est du travail mécanique», note M. Archambault. Une vingtaine d'employés y travaillent à temps plein, et près de 40 employés y travaillent à temps partiel, quelques heures par semaine.

Malgré le conflit, le quotidien The Gazette continue d'être produit et distribué. «On a un plan de contingence», affirme M. Allnutt.