Le groupe français de vins et spiritueux Pernod Ricard a perdu jeudi en appel un procès contre son rival américain Bacardi, auquel il reproche d'utiliser illégalement et de manière trompeuse sa marque Havana Club aux États-Unis.

L'entreprise française, qui argue que le rhum de son rival est fabriqué à Porto Rico et non à Cuba, avait déjà perdu en première instance l'an dernier.

«La phrase Havana Club n'est pas une affirmation trompeuse sur l'origine géographique (...) si on considère le contexte de l'étiquette du rhum de Bacardi», justifient dans leur décision trois juges de la cour d'appel du troisième circuit des États-Unis.

La bouteille de la boisson vendue par Bacardi sous le nom Havana Club depuis 2006 indique bien «rhum porto-ricain».

«Aucune interprétation raisonnable de l'étiquette dans son ensemble pourrait mener à la conclusion qu'elle est fausse ou trompeuse», souligne le jugement.

Les juges soulignent toutefois que leurs conclusions «ne concernent pas le fait de savoir si les mots Havana Club peuvent constituer une marque déposée».

En mars dans une procédure parallèle, Pernod Ricard a été débouté en appel de sa demande d'utilisation aux États-Unis de sa marque de rhum Havana Club, produit via Cubaexport, une coentreprise avec le gouvernement cubain.

Le Français souhaitait le renouvellement de sa licence, expirée en 2006, pour pouvoir utiliser l'expression Havana Club aux États-Unis.

Pernod Ricard indique jeudi dans un communiqué qu'il va «continuer de lutter contre l'exploitation indue du nom Havana Club», soulignant notamment que «cette décision ne donne aucun droit à Bacardi sur la marque Havana Club». Le groupe «étudie ses options», ajoute le document sans apporter plus de précisions.

Pour Ian FitzSimons, directeur juridique de Pernod Ricard, la décision est «injuste envers les consommateurs américains qui sont induits en erreur par un produit étiqueté +Havana+ n'ayant pourtant aucun lien avec Cuba».