Enerkem, l'entreprise en démarrage qui attire le plus de capitaux de tout le pays, continue de récolter les millions. La boîte québécoise a annoncé hier un nouveau financement de 29 millions qui sera canalisé vers l'atteinte de son objectif ultime: transformer les déchets des Nord-Américains... en carburant.

Enerkem a obtenu 14,5 millions de trois nouveaux investisseurs en plus de se voir accorder un prêt de 14,2 millions. Ce nouveau financement porte la récolte 2011 à 88 millions pour l'entreprise.

«Les fonds viendront soutenir le déploiement de projets actuels et futurs de l'entreprise», a expliqué hier Enerkem.

La société née des laboratoires de l'Université de Sherbrooke est engagée dans un audacieux pari: construire des usines capables de transformer les déchets «ultimes» - des bouts de bois aux vieux sofas en passant par le plastique non recyclable - en éthanol.

Même si l'entreprise n'a pas encore fait un cent de profit, l'affaire attire l'intérêt des investisseurs. L'an dernier, Enerkem avait raflé 53,8 millions dans ce qui avait été le plus important investissement en capital-risque au Canada. L'entreprise a aussi obtenu 50 millions US du ministère américain de l'Énergie en plus d'obtenir 23 millions du gouvernement de l'Alberta et de la Ville d'Edmonton.

Pour l'instant, seule une usine de démonstration commerciale à Westbury, en Estrie, est en service. Enerkem est toutefois en train de bâtir une usine de production à Edmonton, en Alberta, et devrait commencer d'ici la fin de l'année la construction d'une autre au Mississippi.

Les nouveaux investisseurs qui participent au financement annoncé hier sont Fondaction CSN, The Westly Group (un fonds de capital-risque californien) et Quince Associates (une société de capital privé du Colorado).

«Ça fait longtemps qu'on surveille Enerkem et on trouve leur technologie très intéressante. Nous croyons que l'entreprise a le potentiel d'avoir un impact significatif sur le marché des biocarburants et nous sommes fiers d'appuyer une entreprise de chez nous», dit Genevière Bouthillier, chef adjointe de l'investissement à Fondaction, qui a misé 3,5 millions sur Enerkem.

Notons que Fondaction avait déjà investi indirectement dans Enerkem puisqu'il soutient Cycle Capital Management, un fonds de capital-risque dédié aux technologies propres qui était déjà actionnaire d'Enerkem.