Le co-fondateur de Google Larry Page, qui a repris le rôle de directeur général en avril, ramène le groupe internet à sa «philosophie de start-up», tout entière concentrée sur ses produits, assure le directeur financier Patrick Pichette.

«Avec la taille, on a toujours cette tension sur la façon de garder une philosophie de start-up», a déclaré le Québécois, intervenant à une conférence organisée par le magazine Fortune dans la station de ski d'Aspen.

Or chez Google, qui emploie désormais plus de 28 000 personnes, «nous ne voulons pas perdre notre philosophie de start-up» qui investit pour le long terme, a-t-il affirmé.

«Avec la réorganisation qu'il a lancée il y a deux mois, Larry (Page) a voulu mettre l'accent spécifiquement sur les produits», a expliqué M. Pichette.

M. Page, qui avait fondé Google avec Sergei Brin en 1998, est redevenu directeur général en avril, mettant fin au «triumvirat» que les fondateurs formaient avec l'ancien PDG Eric Schmidt depuis dix ans. M. Schmidt reste président exécutif du groupe.

M. Pichette a précisé que le navigateur Chrome de Google, lancé à l'automne 2008, comptait 160 millions d'utilisateurs, et que 550 000 appareils se vendaient chaque jour fonctionnant sous le système Android conçu par le groupe.

«Quand nous avons des produits qui rencontrent un énorme succès chez les internautes et les consommateurs (...), nous ne nous inquiétons pas», a-t-il dit.

«La seule question c'est: quand est-ce que nous allons monétiser?» a regretté M. Pichette. «Tout le monde s'inquiète parce que cela fait 36 mois que nous avons lancé Android et qu'on n'a toujours que (des recettes tirées) de la recherche». Mais «ces questions sont à courte vue, ce n'est pas comme ça que nous pensons à Google», a-t-il lancé.

Enfin, M. Pichette a assuré que Google n'avait aucun mal à attirer et garder des ingénieurs de qualité, et que son taux de départ avait été plus bas que jamais au premier semestre.

Il a indiqué notamment que le groupe, qui avait annoncé que 2011 serait sa plus forte année d'embauches, avait reçu 600 000 candidatures entre janvier et mars.