Astral Media (T.ACM.A) croit être bien placée pour faire face au service de films et d'émissions télévisées par Internet Netflix.

«Nous avons des ententes à long terme avec la plupart des studios de Hollywood», a déclaré jeudi le président et chef de la direction de l'entreprise montréalaise, Ian Greenberg, au cours d'une téléconférence.

M. Greenberg a précisé qu'Astral avait mis la main sur les droits d'environ 100 des 130 principaux films produits par Hollywood au cours de la dernière année. L'exploitant de canaux spécialisés a également conclu des ententes d'exclusivité avec les réseaux américains HBO et Showtime.

Netflix, qui compte plus de 20 millions d'abonnés aux États-Unis, a fait son entrée au Canada en septembre dernier. L'entreprise californienne vient même de traduire une partie de son site Web en français.

Le nouveau venu rivalise avec les diffuseurs traditionnels pour obtenir les droits de films et d'émissions télévisées. Mais contrairement à eux, Netflix n'a aucune obligation d'investir dans des productions canadiennes. Pour Astral, il s'agit là d'une «concurrence déloyale».

À la demande d'Astral et d'autres diffuseurs, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) a lancé une consultation sur l'encadrement de Netflix et d'autres services semblables, comme Apple TV.

Netflix et Apple soutiennent que leur offre est «complémentaire» à celle des diffuseurs traditionnels et qu'ils devraient par conséquent échapper aux règles qui encadrent le secteur. De leur côté, Astral et Quebecor Média demandent au CRTC d'alléger la réglementation qui leur est imposée afin de mieux concurrencer les joueurs de l'Internet.

Résultats

Astral a par ailleurs annoncé jeudi des résultats financiers au beau fixe pour son troisième trimestre, qui a pris fin le 31 mai.

Le bénéfice net s'est élevé à 49,3 millions $ (87 cents par action), en hausse de 1,7 pour cent par rapport aux 48,5 millions $ (85 cents par action) dégagés pendant la même période de l'an dernier.

Les revenus ont atteint 268 millions $, en hausse de six pour cent. Ils ont crû de six pour cent dans le secteur de la télévision, d'un pour cent dans celui de la radio et de 22 pour cent dans celui de l'affichage.

Les résultats comprennent des frais de restructuration de 5 millions $ engagés par la division radiophonique. Ces «mesures d'optimisation des coûts» ont provoqué la perte de quelques dizaines d'emplois et doivent se traduire par des économies annuelles récurrentes de 8,5 millions $.

Le mois dernier, l'Agence métropolitaine de transport, dans la grande région de Montréal, a octroyé un contrat de 10 ans à Astral pour la gestion de l'espace publicitaire à bord des trains, dans les gares, dans les parcs de stationnement incitatifs et dans les terminus. L'entente devrait se traduire par des revenus annuels de 2 millions $ pour l'entreprise.

L'action d'Astral Media a clôturé à 37,69 $ jeudi, en baisse de 0,4 pour cent, à la Bourse de Toronto.