Le président de la banque centrale des États-Unis (Fed), Ben Bernanke, a indiqué mercredi à Washington que son institution envisageait aussi bien de soutenir davantage l'économie que de diminuer progressivement son soutien.

La croissance devrait s'accélérer, mais rester lente dans les trimestres à venir, a-t-il dit, et, alors que le marché de l'emploi reste faible, l'action de la Fed sera guidée par la vitesse de l'amélioration de la conjoncture et l'évolution de l'inflation, dont la poussée reste perçue comme «temporaire».

«D'un côté, il reste possible que la faiblesse récente de l'économie se révèle plus longue que prévu et que réapparaissent des risques de déflation, ce qui rendrait nécessaire un soutien de politique monétaire supplémentaire en faveur de l'économie», a déclaré M. Bernanke devant des élus.

«D'un autre côté, l'économie pourrait évoluer dans un sens qui justifierait d'entamer une politique monétaire moins accommodante», a ajouté M. Bernanke, en présentant le rapport semestriel de politique monétaire de la Fed devant la Commission des services financiers de la Chambre des représentants.

Dans ce cas, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) commencerait «la normalisation» de la politique extrêmement généreuse qu'elle pratique depuis deux ans et demi.

«Les données les plus récentes attestent la persistance de la faiblesse du marché du travail», mais les facteurs ayant contribué au ralentissement de la reprise au premier semestre, notamment la poussée d'inflation, «devraient rester temporaires», a estimé le chef de la Fed.

Les membres du FOMC estiment «que le rythme de la reprise économique devrait» s'améliorer, mais «rester modéré dans les trimestres à venir et que le taux de chômage ne devrait par conséquent baisser que graduellement», a-t-il rappelé.

Publiées mardi, les minutes de la réunion de juin du FOMC ont révélé que le Comité était divisé entre ceux pour qui la conjoncture pourrait nécessiter d'en faire davantage pour l'économie et ceux d'avis que la Fed en a déjà trop fait et qu'elle devrait commencer à reprendre les liquidités qu'elle a injectées en masse dans le circuit financier.

M. Bernanke, qui joue un rôle déterminant au sein du FOMC, adopte pour l'instant une position d'attente, refusant d'arbitrer et remettant sa prise de position, comme l'année passée à la même époque, à son discours de la fin du mois d'août au séminaire de la Fed à Jackson Hole, dans le Wyoming.

Si la Fed devait en faire plus, pour l'économie, elle pourrait racheter de nouveaux titres financiers sur les marchés, abaisser le taux d'intérêt qu'elle sert sur les réserves des banques placées chez elle ou encore préciser davantage le temps pendant lequel le concours financier qu'elle apporte devrait rester à son niveau actuel, exceptionnel, a-t-il indiqué aux élus.

Néanmoins, chaque solution à des «risques et des coûts», a-t-il dit.