L'activité sur le marché canadien des prêts consortiaux atteint un niveau record, tandis que les sociétés refinancent leur crédit renouvelable et recueillent des fonds pour des acquisitions. Cette activité se déroule au sein de l'une des économies les plus performantes du G7.

Ainsi, les banques ont préparé pour 81,4 milliards de dollars en prêts pour les entreprises canadiennes et les gouvernements au cours des six premiers mois de 2011, éclipsant le record antérieur de 81,2 milliards établi en 2007, selon des données compilées par Bloomberg depuis 1999. Pour sa part, Barrick Gold, premier producteur mondial d'or, a emprunté 5 milliards US en mai dernier pour son acquisition d'Equinox Minerals.

L'économie canadienne est destinée à connaître la plus forte croissance des pays du G7 après l'Allemagne cette année. Les économistes prévoient une croissance de 2,9%.

Les taux des prêts ont diminué pendant que les craintes concernant le remboursement dans le contexte de la crise du crédit se sont apaisées. Au même moment, l'étalon pour l'établissement des prix des prêts demeure presque à un plancher record, ce qui rend le coût total des prêts consortiaux attrayants aux yeux des emprunteurs.

«Voyant ce qui se passe sur le marché, de nombreuses entreprises ont pensé que le moment était idéal pour procéder à du refinancement», constate Mark S. Chandler, chef de la division des prêts consortiaux chez RBC Capital Markets.

Une société ayant une très bonne cote de crédit paiera environ 150 points de base (1,5%) de plus que les acceptations bancaires pour un prêt consortial, en baisse par rapport aux 225 points de base exigés au cours de la dernière année, précise M. Chandler.

RBC a dominé le marché canadien des prêts consortiaux, avec 18,2% du marché, selon des données de Bloomberg. La Banque CIBC vient au deuxième rang, à 18,1%, suivie de la Banque Toronto-Dominion avec 17%. Au total, 228 transactions ont été faites au cours de la première moitié de l'année, contre 183 au cours de la période comparable en 2007.

Les entreprises qui ont obtenu des prêts renouvelables de cinq ans en 2006 et 2007 font face à des échéances cette année et l'an prochain. Elles pourraient opter pour des prêts consortiaux plutôt que d'émettre des obligations parce que cette solution offre une plus grande souplesse en raison des taux attrayants, estime Marc St-Onge, de la Banque CIBC.

«Nous voyons que la compression des écarts par rapport aux acceptations bancaires est passablement significative», indique M. St-Onge.

Ailleurs sur les marchés de crédit, le rendement supplémentaire qu'exigent les investisseurs pour posséder des titres de dette de corporations canadiennes ayant une bonne cote de crédit plutôt que des obligations du gouvernement fédéral est demeuré stable à 134 points de base.