La journaliste Sophie Durocher, du Journal de Montréal, est accusée d'avoir tenu des propos diffamatoires et mensongers à l'endroit de Gesca, qui a déposé une poursuite en Cour supérieure le 30 juin.

L'entreprise médiatique réclame le versement d'une somme de 75 000 $ pour dommages moraux découlant de l'atteinte à la réputation. Gesca demande également des excuses publiques et une rétractation officielle des propos litigieux.

La requête déposée par Gesca vise également Sun Media et Canoë  - une filiale de Quebecor -, qui ont aussi diffusé les propos de Sophie Durocher.

Dans sa chronique du 17 juin, intitulée Les copains d'abord, Mme Durocher écrivait que Gesca, par l'intermédiaire de représentants de Radio-Canada, avait tenté de soutirer du consortium des télédiffuseurs le privilège pour le site web Cyberpresse.ca de diffuser gratuitement le débat des chefs qui s'est tenu lors de la dernière élection fédérale.

Une allégation «fausse, trompeuse et injurieuse», une «atteinte à la réputation», soutient Gesca, qui est propriétaire du site web en cause et de sept quotidiens, dont La Presse.

Le président du consortium des télédiffuseurs, Troy Reeb, a également nié ces accusations. L'organisme qu'il dirige, composé des plus importants réseaux de télévision du Canada, est responsable de la diffusion des débats électoraux.

La requête signale que dans un courriel envoyé au Journal de Montréal, qui a publié la chronique de Mme Durocher, M. Reeb a signalé qu'«aucun représentant de Radio-Canada n'a jamais cherché à obtenir l'accès à la transmission des débats ou à offrir quelque autre traitement de faveur à Cyberpresse ou à quelque autre média».

Le 20 juin, Gesca avait envoyé une mise en demeure sommant la présidente et éditrice du Journal de Montréal, la secrétaire de Canoë et la journaliste de se rétracter entièrement, «avec excuses». La réponse, sous forme de refus, a été acheminée par les procureurs de Sophie Durocher le 27 juin.

«Nous avons l'intention de contester vigoureusement cette poursuite et de faire valoir nos arguments devant la Cour supérieure», a indiqué le vice-président aux Affaires corporatives et institutionnelles de Quebecor, Serge Sasseville.

«Nous ne ferons pas d'autres commentaires pour l'instant», a-t-il indiqué dans un courriel envoyé à La Presse Canadienne mardi après-midi.