Prévoyant une baisse de ses ventes trimestrielles pour la première fois en neuf ans, Research in Motion est si mal en point, en Bourse, qu'elle ferait saliver d'autres gros joueurs du secteur technologique. Dell et Microsoft, notamment, selon la firme BMO Harris.

La concurrence s'est faite si féroce, ces trois dernières années, que la valeur de RIM a chuté de plus de 80 % depuis. À l'époque, la société de Waterloo était un géant de 83 milliards de dollars; elle se situe à quelque 14 milliards aujourd'hui.

Ce qui en ferait une cible attrayante, c'est que comme le rapporte Bloomberg, sa valeur boursière n'est plus que de 4,7 fois ses revenus projetés pour l'année à venir, le rapport le plus bas du secteur des télécommunications. Autrement dit, RIM génère des revenus importants, par rapport à sa valorisation actuelle.

Son action qui vivote un peu sous les 30 $ en ce moment pourrait en faire une acquisition intéressante pour des sociétés qui tentent déjà de percer le créneau de la mobilité informatique, même si l'acheteur potentiel irait jusqu'à offrir une prime de 50 $ sur le prix d'achat, note Paul Taylor, investisseur en chef de la firme BMO Harris, à Toronto. « RIM possède une part de marché importante tant aux États-Unis qu'à l'international, et sa marque est iconique », a-t-il dit à Bloomberg.

RIM a certainement su protéger sa plus importante niche de la concurrence. De nombreuses entreprises partout dans le monde ne jurent que par ses serveurs, réputés pour être particulièrement sécuritaires. C'est un virage vers les produits grand public, et l'introduction au succès discutable de la tablette PlayBook, plus tôt ce printemps, qui ont causé des dommages tant au niveau de l'image de la société qu'aux yeux des investisseurs.

RIM n'a pas mis en marché un nouveau modèle significatif de BlackBerry depuis la fin de l'été dernier, ce qui fait craindre que le fabricant canadien ne parvient peut-être plus à suivre la cadence imposée par Apple, Google, HTC et Samsung, entre autres.

RIM n'est pas la seule société du secteur des télécommunications à souffrir d'un changement des habitudes de consommation. Nokia est une autre société qui peine à se sortir d'un creux de vague, au point où elle a récemment annoncé un partenariat avec Microsoft pour utiliser le système mobile Windows Phone.