L'entrée en Bourse du réseau social professionnel LinkedIn (LNKD), l'une des plus importantes depuis la crise financière, a été accueillie triomphalement par les investisseurs jeudi à New York, pavant le chemin à d'autres sociétés de la nouvelle économie internet.

Le titre LinkedIn a clôturé sa première séance à 109,44 $ US (+109,44%). Il est monté jusqu'à 122,70$ US au plus fort de la séance.

Mercredi soir, LinkedIn avait placé 7,84 millions d'actions au prix unitaire de 45$ US, dans le haut de la fourchette prévue, levant près de 217 millions US. Une semaine plus tôt, le premier prix que la société avait annoncé se situait entre 32 et 35$ US.

«C'est un très bon timing, alors que tout le monde regarde le secteur technologique d'un nouvel oeil», note Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.

La dernière salve de résultats trimestriels d'entreprises a montré la vigueur des technologies mobiles. Les fabricants Apple et Research in Motion en particulier se sont montrés solides dans le secteur des tablettes informatiques, souligne M. Pado.

Le succès de l'introduction en Bourse de LinkedIn est d'autant plus spectaculaire que la société, dont la valorisation à ces prix monte à plus de 8 milliards de dollars, affiche un bénéfice part du groupe de 3,4 millions de dollars en 2010, après une perte de 4 millions de dollars l'année précédente.

C'est «l'entrée en Bourse la plus importante aux États-Unis depuis Google» en 2004, selon le cabinet d'analyse financière spécialisé dans les entrées en Bourse Renaissance Capital.

Le triomphe boursier de LinkedIn impressionnait les analystes et mettait en lumière, encore plus que précédemment, l'intérêt du marché pour les sites sociaux.

«Les investisseurs veulent être exposés à ce type de sociétés, de réseaux sociaux, et LinkedIn était leur première chance. Il semble que tout le monde la saisisse», observe Bill Buhr, de Morningstar.

«Les gens ne peuvent pas accéder actuellement à ces compagnies dans lesquelles ils veulent vraiment investir, comme Facebook, comme Twitter. Ils agissent par procuration avec LinkedIn. C'est sûrement en partie ce qui explique» l'envolée du titre, ajoute l'analyste.

Au vu de ce succès, le nom de Facebook, qui fait l'objet de spéculations sur une introduction sur le marché secondaire peut-être en 2012, revenait certainement sur les lèvres des observateurs de marché.

«La solide performance de LinkedIn, la première entrée en Bourse d'un groupe de média social américain, pourrait paver le chemin à d'autres sociétés de réseau social», estiment également les analystes de Renaissance Capital, citant aussi les sites d'achats groupés Groupon et de jeux en ligne pour réseaux sociaux Zynga.

Faut-il voir l'apparition d'une «bulle», alors que certains se remémorent déjà l'engrenage des années 1990?

«Pas encore», estime Bill Buhr. «Il faut voir ce que les autres sociétés vont faire. Et aussi ce qu'il va advenir de LinkedIn. Il ne s'agit que d'une seule journée».

«On pourrait dire que c'est le début d'une étape, qui va se dérouler sur un an ou deux», ajoute l'analyste.

LinkedIn est un site internet où les internautes peuvent décrire leurs emplois présents et passés et se constituer un réseau informel à travers leurs connaissances professionnelles ou amicales - voire se faire repérer par des recruteurs.