Le 2 mai, Jean-Marc Léger n'a pas passé une soirée électorale à décortiquer des résultats devant une caméra de télévision. Il a vécu la réélection des conservateurs et le raz-de-marée NPD sur l'internet, dans une chambre d'hôtel russe, en pyjama! «C'est ma première soirée électorale à Moscou, souligne le président de la firme de recherche marketing et de sondages Léger Marketing. Je me suis levé à 4h30 du matin. J'étais en lien avec mes troupes à Montréal pour l'analyse des résultats.»

> Suivez Isabelle Massé sur Twitter

Jean-Marc Léger était à Moscou pour participer à la conférence annuelle de WIN International (Worldwide Independant Network of Market Research). Il est le nouveau président de l'association de 66 firmes de sondage. «Les plus grandes firmes à propriétés nationales, précise-t-il. BVA en France, IBOPE au Brésil qui a 300 millions de chiffre d'affaires, DOXA en Italie... On entre ainsi en concurrence avec les grands groupes internationaux comme Ipsos, TNS et Synovate.»

Son plan d'affaires pour les prochaines années? Accroître la notoriété du réseau, le nombre de membres à au moins 72 et le nombre de clients internationaux. «Pour les clients, nous sommes 50% moins cher qu'un gros réseau, car nous n'avons pas de coûts administratifs», indique Jean-Marc Léger.

«Cette année, on a accepté 19 nouveaux membres, ajoute-t-il. Dans les pays du G20, il manque l'Indonésie. On recherche une firme de qualité. On a aussi une faiblesse en Afrique.»

Jean-Marc Léger, qui souhaite voir son entreprise entrer en Bourse (voir autre texte), retire directement un avantage du fait d'être membre de WIN. «Les membres représentent pour moi 65 clients, car ils ont tous besoin de faire de la recherche en Amérique du Nord», souligne-t-il.

Deuxième firme de recherche et sondages en importance du Canada, Léger Marketing a aujourd'hui 91% de notoriété au Québec et 54% au Canada... selon Léger Marketing! Tandis qu'aux États-Unis, où l'entreprise est présente depuis 2007, elle est à peine connue. «Car je n'y publie pas encore de sondage d'opinion publique», explique Jean-Marc Léger.

À ce titre, le président fait remarquer à quel point les sondages politiques représentent une mince part des revenus. «La politique, c'est 1% de notre chiffre d'affaires, mais 99% des problèmes! lance-t-il. Car tous les partis critiquent et remettent en cause les résultats. Mais ils donnent de la notoriété.»

Autre texte en page 2: Léger en bourse