Le web social mènera-t-il les moteurs de recherche à intégrer dans leurs résultats l'opinion et les recommandations des réseaux d'amis? C'est le pari que semblent prendre ces jours-ci Google, Microsoft ainsi que Wajam, jeune entreprise montréalaise qui voit dans la recherche sociale un potentiel commercial qui se calcule en milliards de dollars.

La semaine dernière, Google a introduit «+1» («Plus un»), un bouton à cliquer qui apparaîtra aux côtés de chacun des résultats d'une recherche faite à partir de son service. Ce bouton sera aussi offert aux créateurs de sites web afin de l'ajouter à côté du bouton «J'aime» de Facebook, déjà très répandu. Le nombre total de clics obtenus s'affichera dans les résultats de recherche, ce qui, selon Google, aidera les internautes à mieux trouver le site qui leur convient.

«+1» est une réplique à l'intégration que Bing, de Microsoft, fait de Facebook et de Twitter dans l'appréciation de ses propres résultats de recherche. Dans les deux cas, l'objectif est le même. C'est ce que de plus en plus d'observateurs appellent la «recherche sociale»: ajouter une valeur qualitative à un algorithme de recherche qui est essentiellement quantitatif (volume de références, nombre d'hyperliens, etc.).

«C'est l'avenir de la recherche en ligne: s'il cherche un restaurant dans une ville étrangère, l'utilisateur peut voir si ses contacts ont déjà publié leur avis sur le sujet, ce qui l'aide à trouver plus rapidement un bon resto. S'il magasine un produit quelconque, il peut trouver de meilleurs prix», résume Martin-Luc Archambault, président de Wajam, entreprise justement spécialisée dans ce phénomène.

Le prochain Google?

Le potentiel de cette technologie est grand: 500 millions d'utilisateurs de Facebook publient en moyenne 2 éléments par jour sur leur page personnelle. C'est un fouillis d'information comparable à celui du web au début des années 2000.

En mettant de l'ordre dans des millions de sites web, Google est devenu le poids lourd de l'internet et de la pub qu'on connaît aujourd'hui. Celui qui donnera un sens au fouillis des médias sociaux connaîtra le même sort, croit Martin-Luc Archambault.

Présentée en primeur à La Presse Affaires, la prochaine version de l'application de Wajam fait la recherche dans le texte et les photos publiés sur Facebook et Twitter, et l'intègre aux résultats de recherche faits sur Bing et Google, ou directement sur des blogues et des sites commerciaux comme Amazon ou eBay.

«D'ici un an ou deux, une entreprise va trouver la bonne façon d'intégrer à la recherche sur l'internet le contenu publié sur Facebook, Twitter et autres. Cette entreprise va ouvrir la voie d'un marché de la recherche sociale qui vaudra des milliards de dollars. Ça pourrait être le prochain YouTube ou le prochain Groupon», dit-il.

En plus de procurer des résultats plus utiles à l'internaute, l'union de ces deux technologies crée un potentiel commercial qui n'échappe pas à Wajam. L'entreprise pourrait monnayer l'insertion de liens commandités, ajouter de la publicité contextuelle ou inciter ses utilisateurs à visiter un annonceur éventuel.

«On préfère imiter Facebook à ses débuts: on cherche du financement pour accroître notre rayonnement. On essaie aussi de se faire connaître des géants de la recherche sur l'internet. Je ne sais pas qui va finir par mettre la main sur le marché de la recherche sociale, mais nous avons le produit et la vision pour être parmi les leaders.»

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L'application de la semaine

A+ Signature: du filigrane à la carte de souhaits personnalisée

Les outils de retouche photo pour téléphones intelligents ne sont pas rares. L'agence montréalaise Robert & Tsibucas tente de laisser sa marque dans ce créneau avec A+ Signature, une application d'annotation de photos pour iPhone et iPad vendue 2$ sur l'App Store d'Apple. A+ Signature permet d'ajouter du texte, manuscrit ou autre, sur des photos numériques, ce qui simplifie tant l'impression de cartes de souhaits personnalisées que la protection de clichés à l'aide d'un filigrane. On peut déplacer ou redimensionner ce texte à loisir, ce qui facilite la retouche.