Finie l'époque où les technologies propres étaient l'affaire de boîtes qui peinaient à trouver des fonds en travaillant dans leur garage. Les grands investisseurs ont sauté dans le bateau, si bien que les transactions de plus de 100 millions US font maintenant partie intégrante du paysage mondial. Et le Québec veut sa part du magot.

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Les dernières statistiques montrent que l'engouement des investisseurs pour l'énergie solaire, les éoliennes, les biocarburants et les autres inventions vertes ne se dément pas. Ceux-ci y ont misé 2,57 milliards US de capital-risque dans le monde au dernier trimestre, ce qui en fait la deuxième récolte en importance de l'histoire. Il s'agit d'une augmentation de 31% par rapport à la même période l'an dernier.

Mais ce sont surtout les grandes transactions comme celles de BrightSourceEnergy (énergie solaire, 201 millions US), Fisker Automotive (voitures hybrides, 150 millions US) ou Plastic Logic (papier électronique, 200 millions US) qui ont attiré l'attention.

«Nous avons vu une vague de transactions dans des entreprises en stade plus avancé au cours des premiers mois de l'année, note Sheeraz Haji, président et chef de la direction du Cleantech Group, dans un communiqué diffusé hier. Il est encourageant de voir les grandes firmes d'investissement privé sauter dans le bateau des technologies propres.»

Des investisseurs comme Kleiner Perkins, Vintage Point, GE et Google font partie de ceux qui misent le plus sur les technos propres sur la planète.

Le Québec veut sa part

Ces nouvelles ont été bien accueillies par le secteur québécois des technologies propres, qui espère intéresser les investisseurs américains à regarder davantage chez nous.

«La bonne nouvelle n'est pas seulement dans le montant élevé des investissements. Nous nous réjouissons de voir que de plus en plus d'investisseurs se tournent maintenant vers les technologies propres», a dit Denis Leclerc, président d'Écotech Québec, la grappe du secteur de la province.

Après avoir déployé une mission commerciale à San Francisco le mois dernier, Écotech Québec se rendra maintenant à Boston en juin pour y faire connaître nos entreprises.

«Ces régions sont reconnues comme les deux pôles importants d'investisseurs aux États-Unis. On a créé un buzz à San Francisco et on veut attirer l'attention des investisseurs à Boston», continue M. Leclerc. À l'échelle internationale, le secteur de l'énergie solaire a été de loin le plus chaud, attirant 641 millions US. Les investissements dans les technologies du transport vert (311 millions US), des matériaux (296 millions US) et des biocarburants (148 millions US) suivent.

L'Amérique du Nord a raflé de loin la plus grande part des investissements au dernier trimestre avec 2,19 milliards US, devançant l'Europe et Israël (165 millions US ensemble) et l'Asie (181 millions).

Neuf nouvelles entreprises du secteur ont fait leur entrée en Bourse au cours du dernier trimestre, et le marché des fusions et acquisitions est en pleine ébullition. Rien de moins que 215 transactions ont eu lieu au cours des trois derniers mois pour un total de 15,3 milliards US.

Un bref coup d'oeil en arrière montre à quel point le secteur des technologies propres a explosé depuis dix ans. Entre 2000 et 2010, par exemple, le marché des panneaux solaires a bondi de 2,5 à 71,2 milliards US, pendant que celui de l'énergie éolienne explosait de 4,5 à 60,5 milliards US.