Les syndiqués du Journal de Montréal ont accepté lundi soir à 85,5% leur protocole de retour au travail, mettant ainsi fin au lock-out qui perdurait depuis 25 mois. Les travailleurs qui conserveront leur poste recommenceront à travailler à partir du 5 avril.

Les employés en lock-out ont été appelés à se prononcer sur le protocole de retour au travail lors d'une assemblée générale dans un hôtel montréalais. L'entente de principe que les employés ont entérinée à 64% le 26 février était conditionnelle au vote de lundi. En vertu du protocole de retour au travail, les 62 employés qui conserveront leur poste au quotidien - soit un employé sur 4 - recommenceront à travailler à partir du 5 avril. Les travailleurs des bureaux (10) et des petites annonces (10) seront les premiers à revenir.

Nouvelle salle de rédaction

Les artisans de la salle de la rédaction, pour leur part, seront de retour le 11 avril. Ils ne remettront plus les pieds à leur ancien bureau de la rue Frontenac: la nouvelle salle de rédaction du quotidien montréalais sera située au 700, rue Wellington, en plein coeur de la Cité du multimédia, dans le Vieux-Montréal.

Selon nos sources, les journalistes ne se bousculent pas pour obtenir l'un des 24 postes qui leur sont offerts. Au contraire. Il manquerait encore beaucoup de volontaires, selon un premier sondage réalisé par le syndicat. La plupart d'entre eux refusent de retourner travailler pour un employeur qui les a mis en lock-out pendant 25 mois. Plusieurs veulent rester à Rue Frontenac, un site internet et un hebdomadaire mis sur pied par les lock-outés.

Rappelons que la partie syndicale a réussi à assurer la survie de Rue Frontenac lors des négociations de la dernière entente. L'offre patronale précédente, rejetée à 89% en octobre, demandait sa fermeture.

Durant le conflit, Rue Frontenac appartenait au syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal. Lundi, les membres du syndicat ont voté le transfert des parts dans une fiducie dont les propriétaires sont toujours les membres actuels du syndicat. «Lorsque les artisans de Rue Frontenac auront terminé leur plan d'affaires, les avoirs seront transférés dans la future entité de Rue Frontenac», a expliqué lundi après le vote le président du syndicat Raynald Leblanc.

Le protocole de retour au travail prévoit par ailleurs l'annulation de toutes les mesures disciplinaires, y compris les congédiements effectués par l'employeur après des lock-outés se soient introduits dans la salle de rédaction du Journal de Montréal comme moyen de pression en juillet 2009.

Les syndiqués se réuniront mercredi afin d'indiquer officiellement au syndicat s'ils souhaitent retourner au travail ou se prévaloir de leur indemnité de départ.