La corruption, une des plaies de la Grèce, a elle aussi été frappée en 2010 par la crise économique plombant le pays, avec pour la première fois depuis quatre ans un recul des cas recensés, selon une étude présentée mardi par l'ONG Transparency international.

En 2010, 10,4% des foyers ont signalé un cas de corruption, contre 13,4% en 2009, selon ce rapport, fondé sur un sondage pratiqué annuellement depuis 2007 auprès d'un échantillon de quelque 6.000 personnes.

Le «chiffre d'affaires» de cette pratique est également estimé en recul, à quelque 632 millions d'euros, dont le plus gros, 394 millions, provenant des pots-de-vins dans le secteur public, contre 787 millions d'euros un an plus tôt.

Le président de Transparency-Grèce, Costas Bakouris, a jugé cette embellie «encourageante» lors d'une conférence de presse.

Il l'a toutefois attribuée davantage à la chute du niveau de vie des Grecs soumis depuis le printemps dernier à une rigoureuse cure d'austérité qu'à un sursaut moral.

En dépit des engagements du gouvernement à remoraliser la fonction publique, hôpitaux, bureaux du fisc et d'urbanisme sont restés en 2010 en tête des services signalés comme corrompus, avec même une hausse de 9,2% des sommes demandées, en moyenne à 1.492 euros.

Sur fond de quasi-gel du crédit faute de liquidités, le secteur bancaire privé a par contre progressé vers la vertu, seuls 4,9% des foyers lui imputant un cas de corruption contre 10,8% un an plus tôt.