Au lendemain de la fin du plus long conflit de travail de l'histoire des médias québécois, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a soutenu, dimanche, que «tout a été fait» pour soutenir les syndiqués du Journal de Montréal qui étaient en lock-out depuis plus de deux ans.

La dernière offre de Quebecor a été acceptée, samedi, par une proportion de 64,1% des syndiqués présents à l'assemblée tenue à Montréal.

Mais malgré cette majorité, plusieurs employés ont exprimé leur déception à la sortie de l'assemblée syndicale de samedi, affirmant que c'était à contrecoeur qu'ils avaient voté en faveur d'une nouvelle convention collective de cinq ans. Et plusieurs avaient d'ailleurs l'impression que la Confédération des syndicats nationaux (CSN) les avait laissés tomber.

En ce lendemain de veille, Mme Carbonneau tentait tant bien que mal d'expliquer l'issue du conflit. Affirmant d'emblée en entrevue à La Presse Canadienne que ce n'était «clairement pas» le type de convention collective souhaitée par tous, elle a néanmoins souligné qu'elle avait été entérinée par le deux tiers des travailleurs présents.

Claudette Carbonneau a également longuement énuméré les gains effectués depuis la dernière offre patronale en octobre, dont le nombre d'employés rappelés au travail -62 plutôt que 49- et les indemnités de départ à la hauteur de 20 millions $, soit «les plus importantes qui ont jamais été versées par Quebecor».

Citant en exemple les 7 milliards $ déployés, les campagnes d'information, les appels au boycottage, les publicités et les manifestations, la présidente de la CSN a répété dimanche que «tout ce qui pouvait être fait pour soutenir les grévistes l'a été».

Claudette Carbonneau a également assuré que le syndicat aurait continué à soutenir les syndiqués si tel avait été leur volonté.

Finalement, Mme Carbonneau a affirmé que son syndicat poursuivra la lutte sur la modernisation de la loi anti-briseur de grève, un enjeu «majeur» dans le conflit.

De son côté, le parti Québec Solidaire estime d'ailleurs que c'est en raison des mesures anti-scab du Code du travail «désuètes» que le «cruel lock-out de 25 mois» a eu lieu.

Dans un communiqué, le parti a salué le courage et la dignité des 253 travailleurs du quotidien montréalais, et déploré l'inaction du gouvernement.