Le directeur général de Nokia (NOK), Stephen Elop, a vendu jeudi ses actions de son ex-employeur Microsoft (MSFT) et investi un million d'euros dans des titres de sa nouvelle société, a-t-il annoncé vendredi à la presse finlandaise.

Suspecté par un journal finlandais d'«être un cheval de Troie» du géant américain, M. Elop a vendu un nombre indéterminé d'actions de Microsoft et acheté 150 000 titres de Nokia, moins d'une semaine après avoir annoncé un partenariat stratégique dans les téléphones intelligents entre les deux groupes, écrit le quotidien financier Kauppalehti.

Le quotidien précise que jamais jusque-là M. Elop n'avait acheté de titres Nokia.

M. Elop a expliqué que le règlement sur le délit d'initiés lui avait interdit d'acheter des actions Nokia plus tôt en raison des négociations déjà en cours avec Microsoft, selon le Kauppalehti.

Citoyen canadien, il est devenu en septembre le premier non-Finlandais à diriger le numéro un mondial de la téléphonie mobile.

Le 11 février, il a annoncé que Nokia, en difficultés face à ses concurrents sur le marché lucratif des téléphones intelligents, changeait de stratégie et allait utiliser le système d'exploitation pour téléphones de Microsoft, Windows Phone.

Le cours de Nokia à la Bourse d'Helsinki a fortement chuté à la suite de cette annonce, atteignant son plus bas niveau depuis 1998.

Avec l'achat de ces parts, M. Elop devient le troisième plus gros actionnaire de Nokia parmi les dirigeants du groupe, derrière le président du conseil d'administration Jorma Ollila et la directrice générale adjointe Mary McDowell, selon le groupe.

«Il veut peut-être lancer un message clair sur le fait qu'il fait désormais partie d'une autre entreprise», a déclaré à l'AFP un analyste de la banque Pohjola, Hannu Rauhala, soulignant que la possession de tant d'actions liait les dirigeants aux performances de leur entreprise.