La suspension du contrat des chasseurs F-35 aurait des effets négatifs sur les fournisseurs canadiens qui essaient de monter à bord de ce programme.

«C'est maintenant que Lockheed Martin cherche des fournisseurs, non seulement pour les 65 avions canadiens, mais pour les 3000 qu'elle prévoit construire, a souligné hier le président et chef de la direction de CAE [[|ticker sym='T.CAE'|]], Marc Parent, lors d'une courte rencontre avec des journalistes. Plusieurs compagnies d'ici ont déjà beaucoup investi là-dedans, on a le potentiel d'aller chercher beaucoup. Mais plus on attend, plus les contrats seront placés auprès d'autres compagnies et nous en sortirons moins gagnants.»

M. Parent a prononcé un discours devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain hier dans le cadre d'une grande offensive orchestrée par l'Association des industries aérospatiales du Canada pour faire valoir les retombées économiques que génère cette industrie au pays.

Cette initiative survient au moment où une certaine incertitude plane sur le projet d'acquisition de 65 appareils F-35, le Joint Strike Fighter. Le chef du Parti libéral, Michael Ignatieff, a soutenu qu'il suspendra ce contrat de neuf milliards de dollars s'il prend le pouvoir lors des prochaines élections.

M. Parent n'a pas abordé directement cette promesse dans son discours, mais il a rappelé que le Canada participait au développement du F-35 depuis 1997. À cette époque, c'était le gouvernement libéral de Jean Chrétien qui était au pouvoir.

«Cet avion a été choisi par les experts du ministère de la Défense nationale, a affirmé le grand patron de CAE. Grâce à la participation du Canada, nos compagnies québécoises et canadiennes auront l'opportunité d'offrir leurs produits à Lockheed Martin pour la fabrication de plus de 3000 avions prévus. Et les pilotes doivent être formés ici au Canada, car nous sommes des leaders mondiaux.»

Il a donné l'exemple d'Héroux-Devtek, qui fournira notamment les systèmes de fermeture de porte et des pièces d'aérostructure pour tous les avions F-35 qui seront vendus partout dans le monde.

Dans son discours, M. Parent a insisté sur l'importance du rôle que jouent les gouvernement dans le développement de l'industrie aéronautique au pays, notamment par le biais de programmes d'investissements comme Partenariat technologique Canada et de programme de crédits d'impôts.

«N'oublions pas l'apport stratégique des contrats militaires, a-t-il ajouté. C'est en obtenant des contrats des forces armées canadiennes que nous pouvons développer une expertise et par la suite exporter notre savoir-faire et obtenir des contrats à l'étranger.»

Il a rappelé qu'à ses débuts, Canadair fabriquait des avions militaires sous licence pour l'armée canadienne et américaine.

«Rappelons-nous que le fer de lance de CAE a été l'obtention d'un contrat pour un simulateur de CF-100 pour les Forces armées canadiennes, a-t-il ajouté. Plus récemment, depuis que CAE a obtenu le contrat pour la construction de deux simulateurs pour les avions de transport Hercules pour les Forces armées canadiennes, nous avons remporté des contrats pour la fabrication de sept simulateurs pour six pays.»