Le député conservateur Maxime Bernier soutient que le gouvernement fédéral planche sur un projet de loi qui permettrait à des compagnies étrangères de s'impliquer dans le secteur canadien des télécommunications.

L'ancien ministre a tenu ces propos sur les ondes d'une radio de Halifax, indiquant que le ministre de l'Industrie, Tony Clement, travaillait sur un projet de loi pour ouvrir l'industrie aux investissements étrangers.

«Nous avons besoin de davantage de concurrence, et la façon d'avoir davantage de concurrence est d'ouvrir la porte aux investissements étrangers et aux entreprises de télécommunications étrangères au Canada. Je crois que Tony (Clement) veut présenter un projet de loi au Parlement, et j'espère qu'il le fera le plus tôt possible», a déclaré M. Bernier.

«C'est la solution dans les télécommunications. Ayez plus de joueurs et vous aurez plus de choix et vous aurez des prix plus bas», a-t-il ajouté.

Une porte-parole de M. Clement a déclaré que seul ce dernier pouvait répondre aux commentaires de M. Bernier.

Plus tôt, à Halifax, M. Clement a insisté sur le fait qu'Ottawa ira de l'avant pour renverser une décision du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) sur la facturation d'Internet à l'usage si l'organisme ne change pas d'avis.

M. Clement a laissé savoir vendredi qu'il était satisfait que le CRTC retarde l'entrée en vigueur de sa décision controversée sur les pratiques de facturation de l'accès à Internet.

Le ministre a indiqué que le gouvernement fédéral renverserait la décision si les dirigeants du CRTC reviennent avec les mêmes intentions après leur révision.

Le président du conseil, Konrad von Finckenstein, a déclaré jeudi aux membres d'un comité des Communes que l'introduction de la facturation à l'usage pour les revendeurs serait retardée d'au moins 60 jours après la date prévue du 1er mars.

Des opposants à cette mesure, dont le ministre, ont soutenu que cette décision éliminerait le choix pour les consommateurs et nuirait aux petites entreprises.

La plupart des utilisateurs résidentiels d'Internet sont déjà facturés à l'usage, mais des petits fournisseurs étaient en mesure d'offrir des forfaits illimités, puisqu'ils ne payaient pas au gigaoctet la bande passante achetée auprès des grands fournisseurs.

Des dizaines d'internautes ont bravé le froid, vendredi à Toronto, pour protester contre la facturation d'Internet à l'usage.

Ce rassemblement est précurseur d'une «journée d'action nationale» prévue dans plusieurs villes canadiennes le 26 février.

«Nous devons continuer d'aller de l'avant», a dit Kamil Mytnik, l'un des organisateurs du rassemblement.

«Nous avons vraiment peur que les Canadiens deviennent trop passifs par rapport à cette question, et qu'ils l'oublient simplement», a-t-il ajouté.