Aider les fournisseurs de téléphonie sans fil à mieux comprendre leurs clients et faire plus d'argent: c'est la mission de Neuralitic, une petite techno montréalaise qui vient de décrocher 8 millions de dollars pour propulser sa croissance.

Les choses se déroulent à toute vitesse pour Neuralitic, une boîte qui n'existait même pas il y a quatre ans et qui a déjà signé huit contrats avec de grands fournisseurs de téléphonie sans fil d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord.

«En 2011, on devrait voir au moins cinq fois plus de projets. On veut plus d'ingénieurs pour aller sur les sites et aider au déploiement, plus d'analystes d'affaires, plus de vendeurs pour promouvoir notre technologie», affirme Audry Larocque, cofondateur de Neuralitic.

Les nouveaux fonds récoltés cette semaine, qui portent à 20 millions les investissements totaux misés sur Neuralitic depuis sa création, devraient lui donner les moyens de ses ambitions.

La jeune entreprise a réussi à convaincre tous ceux qui avaient déjà parié sur elle d'augmenter leur mise. Il s'agit du BlackBerry Partners Fund (le bras de capital-risque de l'ontarienne Research in Motion), de la Banque de développement du Canada, de Go Capital et du fonds de capital-risque israélien Vertex Venture.

Exportation et développement Canada (EDC) se joint aussi au groupe et investit dans Neuralitic pour la première fois, une nouvelle qui réjouit particulièrement la direction.

«Normalement, EDC finance les opérateurs et les équipementiers sur de gros, gros projets. On croit qu'ils vont utiliser leur réseau d'investissement et de clients pour nous aider à grandir», dit M. Larocque.

Des propos qu'EDC est loin de renier. La société d'État dit vouloir offrir son aide pour «aborder les plus grands exploitants de réseaux mobiles de l'échiquier mondial, particulièrement dans les marchés émergents à très forte croissance», a-t-elle indiqué par voie de communiqué.

Neuralitic a développé des logiciels qui passent au peigne fin l'utilisation que les clients font de leurs téléphones mobiles et autres appareils intelligents. Les montagnes de données recueillies sont ensuite analysées de façon à permettre aux clients de Neuralitic, soit les Bell, Rogers et TELUS de ce monde, de mieux bâtir les forfaits qu'ils offrent à leurs propres clients.

L'entreprise dit avoir entamé des discussions avec 36 exploitants situés dans 24 pays. Chaque contrat revient à décrocher le gros lot.

«Quand on signe, ce sont des contrats de plusieurs millions de dollars qui s'étalent sur plusieurs années», dit François de Repentigny, vice-président au marketing de l'entreprise qui compte aujourd'hui tout près de 40 employés.

Audry Larocque, cofondateur de Neuralitic, est un entrepreneur en série qui en est à sa troisième entreprise.

La firme Deloitte avait désigné la boîte l'an dernier comme l'une des 10 entreprises en démarrage à suivre au Canada.