Les chiffres officiels du PIB américain du quatrième trimestre, attendus pour vendredi, devraient révéler une nette accélération de la croissance économique des États-Unis grâce à un regain de la consommation et des exportations sur la fin de l'année.

Le département du Commerce doit publier à 8h30 sa première estimation du produit intérieur brut américain pour les trois mois d'automne.

Selon leur prévision médiane, les analystes estiment que la croissance économique des États-Unis a atteint 3,7% en rythme annuel en octobre, novembre et décembre par rapport au trimestre précédent, ce qui serait largement supérieur au potentiel de croissance du pays.

Au troisième trimestre, la croissance n'avait atteint que 2,6%.

D'une manière générale, les analystes estiment que la hausse des dépenses de consommation pourrait avoir dépassé 4% pendant les trois mois d'automne, ce qui ne s'est plus vu depuis la fin de 2006.

La consommation est habituellement le moteur de l'activité américaine, et assure généralement plus des deux tiers de la croissance.

Les chiffres publiés jusqu'ici sur la balance commerciale laissent penser également à une bonne contribution des échanges à la hausse du PIB.

Du fait de la vigueur des exportations, certains analystes estiment que le commerce extérieur pourrait avoir apporté 3 points de croissance au pays au dernier trimestre, alors qu'il en avait fait perdre 1,7 pendant l'été.

Pour les analystes du cabinet IHS Global Insight, cet effet positif pourrait néanmoins être totalement effacé par un net ralentissement de la constitution des stocks.

Les autres grandes composantes du PIB que sont l'investissement des entreprises, l'investissement des ménages dans le logement, et la dépense publique devraient également être dans le vert et concourir à la croissance.

Les chiffres du ministère devraient témoigner d'une «hausse solide des ventes finales couplée à une hausse des stocks très faible», ce qui serait «bon signe pour les perspectives de croissance», estiment les analystes d'IHS Global Insight.

«L'économie est entrée en phase d'expansion au quatrième trimestre», estiment les économistes de la Deutsche Bank, faisant référence au fait que la reprise entamée mi-2009 a été jusque là poussive.

Selon le Conference Board, institut de conjoncture privé, la reprise «devrait continuer de gagner de l'élan en 2011», mais l'économie américaine reste exposée «à de forts vents contraires à moyen terme».

Les difficultés persistantes du marché de l'immobilier restent une épée de Damoclès pour la croissance, ainsi que l'a rappelé mardi le Fonds monétaire international (FMI).

De plus, nombre d'analystes estiment que, du fait des contraintes financières auxquelles ils font face et de leur volonté de se désendetter, les ménages n'apparaissent pas en mesure, pour l'instant, de continuer à dépenser comme ils l'ont fait avant Noël.