L'opérateur téléphonique américain Verizon (VZ) a publié un bénéfice net annuel de 2,55 milliards de dollars, en chute de 47,9%, en dépit d'un quadruplement du résultat du quatrième trimestre, dû à un gain exceptionnel sans lequel le résultat s'avère décevant.

Le chiffre d'affaires annuel s'est quant à lui érodé de 1,2% à 106,56 milliards, se maintenant tout de même un peu mieux que ne l'attendaient les analystes (-1,8% à 105,89 milliards).

Sur le seul quatrième trimestre, le bénéfice net part du groupe - c'est-à-dire essentiellement sans la part du Britannique Vodafone dans la téléphonie mobile Verizon Wireless - s'affiche à 2,639 milliards, grâce à un changement comptable sur la valorisation des actifs des fonds de pension de Verizon.

Mais hors ce gain exceptionnel et d'autres éléments, le bénéfice courant trimestriel revient à 54 cents par action, juste en deçà des 55 cents attendus par les analystes.

Le chiffre d'affaires trimestriel s'affiche quant à lui à 26,39 milliards, en repli de 2,6%, décevant là encore le marché (-2,3% à 26,47 milliards). Le groupe a toutefois fait valoir que la comparaison sur un an était défavorable, certaines activités ayant entre temps été cédées.

«Le quatrième trimestre a couronné un solide deuxième semestre», a assuré le PDG Ivan Seiderberg, cité dans un communiqué. «Verizon Wireless a produit un autre trimestre de croissance impressionnante, avec une rentabilité record, tandis que nous obtenons une adoption croissante des 'smartphones' et des services de transmissions de données».

Le groupe, qui se prépare à commercialiser pour la première fois le mois prochain l'iPhone d'Apple, jusqu'alors réservé à son concurrent AT&T, a souligné que 26% de ses abonnés mobiles disposant d'un forfait avaient déjà un téléphone multifonctions, contre seulement 15% en 2009: plus des trois quarts de ses nouveaux abonnés du dernier trimestre ont choisi ce type d'appareil.

Lors d'une conférence avec des analystes retransmise sur internet, le directeur d'exploitation Lowell Adam a indiqué qu'il tablait sur un taux de pénétration des «smartphones» de «50% minimum d'ici à la fin 2011».

Chez Barclays Capital, l'analyste Hale Holden notait mardi que l'arrivée de l'iPhone, en dépit de sa popularité, risquait de peser sur les marges du premier trimestre - ce que n'a pas dénié le groupe.

«Nous n'acceptons pas l'idée que parce que nous avons un nouvel appareil intéressant (...), c'est une excuse pour laisser glisser la performance», a toutefois assuré M. Seidenberg. «Obtenir encore plus de croissance du résultat EBITDA (résultat brut d'exploitation) cette année est vraiment important».

L'action gagnait 1,82% à 35,88 dollars vers 10H30 après cette présentation.

Du côté des liaisons filaires, le groupe a promis de rester «vigilant» sur la maîtrise des coûts, même après le succès d'un plan départ qui a permis de réduire les effectifs de 16 000 postes en 2010, pour arriver à 92 300 employés - et une amélioration des marges, à 23,5%.

Les liaisons en fibre optique, disponibles dans 60% du réseau, restent une priorité: M. Adam a promis d'augmenter la pénétration de ce produit, dit FiOS, qui n'atteint encore de 31,9% de la clientèle potentielle, contre 28,3% il y a un an.

FiOS est d'autant plus crucial qu'il représente 53% moitié des recettes des liaisons filaires auprès des consommateurs.

Face à un analyste s'inquiétant que ce service souffre de la concurrence des liaisons sans fil à très haut débit, avec les réseaux 4G LTE que Verizon a commencé à déployer en décembre, M. Adam a été rassurant: «vu la qualité des contenus qui seront fournis (notamment par le service de télévision par internet FiOS tv), je ne crois pas qu'il y aura de déplacement», a-t-il dit.