Le fabricant nippo-suédois de téléphones mobiles Sony Ericsson s'est sorti du rouge en 2010 grâce aux smartphones après une très mauvaise année 2009, mais a déçu au quatrième trimestre avec un maigre bénéfice et un chiffre d'affaires en nette baisse.

Entre octobre et décembre, l'entreprise commune du suédois Ericsson et du japonais Sony, a dégagé un bénéfice net de 10,7 millions de dollars contre une perte de 223 millions un an plus tôt, tandis que le chiffre d'affaires a chuté de 13% à 2,05 milliard, selon son rapport annuel.

Il s'agit du quatrième trimestre consécutif dans le vert mais les analystes s'attendaient à mieux: en moyenne, un bénéfice net de 91 millions et des ventes stables à 2,34 milliards, selon Dow Jones Newswires.

Sony Ericsson, qui a reculé à une place de numéro 6 mondial des téléphones mobiles, explique que les ventes au quatrième trimestre ont été «légèrement grevées par un manque de nouveaux lancements au cours du trimestre». Sur l'ensemble de l'année 2010, durant laquelle Sony Ericsson a quitté le top 5 des constructeurs mondiaux au profit d'Apple (iPhone), le constructeur a dégagé un bénéfice net de 120 millions, contre une lourde perte de 1,21 milliards en 2009.

Le chiffre d'affaires 2010 a lui reculé de 7% par rapport à 2009 à 8,43 milliards, mais en raison du recentrage sur le haut de gamme, le prix de vente moyen par téléphone a progressé de 23%, selon le rapport financier.

Au cours de l'année passée, afin de revenir dans le vert, Sony Ericsson a licencié en masse en supprimant 4000 emplois. Le groupe s'est également recentré sur les téléphones sous système d'exploitation Android développé par l'américain Google.

«Nos quatre trimestres consécutifs de bénéfices reflètent le succès de notre virage vers les smartphones sous Android», commente le PDG de la coentreprise, Bert Nordberg, dans le rapport annuel.

Pour cette année, Sony Ericsson s'attend à une «croissance modeste» en unités vendues du marché mondial des téléphones.

Au cours de l'année écoulée, le nippo-suédois né en 2001 estime sa part de marché à 4% des 1,2 milliard de téléphones vendus dans le monde, avec 14,6 millions de téléphones vendus, et à 6% en valeur. Au quatrième trimestre, cette part de marché était de 3% en volume et de 5% en valeur.

«C'est une déception sur toute la ligne», a commenté Greger Johansson, analyste télécoms du cabinet Redeye. Outre le peu de lancements au dernier trimestre, Sony Ericsson a souffert de la «concurrence intense» qui règne actuellement dans le secteur et des taux de change, explique-t-il.

«Leur stratégie est correcte, mais même avec ça ce n'est pas sûr qu'ils s'en sortent parce qu'ils ont de gros concurrents qui ont aussi des téléphones sous Android qui marchent bien», dit-il. «Il va falloir attendre un trimestre ou deux parce qu'ils ont des téléphones intéressants qui vont sortir».

Le secteur est dominé en volume par le finlandais Nokia, numéro un mondial depuis 1998, devant les coréens Samsung et LG, l'américain Apple et le canadien RiM (BlackBerry), puis Sony Ericsson, selon des études de plusieurs cabinets au troisième trimestre.