Les prix de la plupart des matières premières ont fortement rebondi l'an dernier et ils devraient continuer de s'apprécier au cours de l'année.

«Dans l'ensemble, le contexte économique devrait demeurer favorable à une hausse des prix des matières premières en 2011, alors que l'économie mondiale poursuivra sa croissance», prédisent François Dupuis et Mathieu D'Anjou, économistes chez Desjardins.

Chez la TD, on prévoit une augmentation de 8% de l'indice maison du prix des matières premières (TDCI), et de 15% si on exclut les prix des hydrocarbures (pétrole, gaz naturel, charbon).

«Cela suppose que la Chine réussisse un atterrissage en douceur et que sa croissance moins robuste soit compensée par une cadence accrue de l'expansion américaine», soulignent Derek Burleton et Shahrzad Mobasher Fard, économistes de l'institution torontoise.

Les deux équipes d'économistes s'entendent sur le fait que la poussée récente du prix du pétrole sera contenue avant qu'il ne franchisse la barre symbolique des 100$US le baril, un seuil qui sera toutefois atteint l'an prochain.

La hausse récente est surtout attribuable aux difficultés d'un oléoduc en Alaska. TD s'attend donc à un cours moyen de 86,25$US cette année, mais aussi à un prix de 90$US en fin d'année. Desjardins croit que le prix pourrait grimper jusqu'à 95$US.

Les surplus de gaz naturel vont continuer d'affaiblir son prix, selon TD, qui voit le million de British Thermal Unit (BTU) encore loin des 5$, cible qui pourrait bien être atteinte en fin d'année, estime Desjardins, qui argue que l'évolution tumultueuse de la météo est susceptible de brouiller les cartes.

L'argent brille

Du côté des métaux précieux, l'argent devrait briller davantage que l'or pour la deuxième année d'affilée, après un bond de 60% l'an dernier.

Malgré son décrochage de vendredi, le métal jaune devrait connaître une forte première moitié d'année qui lui fera tester les 1500$US l'once troy, selon TD, avant de décliner jusqu'à 1175$US l'once, estime Desjardins.

De tous les métaux de base, le cuivre est celui dont les stocks sont le plus à risque de rupture. Voilà pourquoi la TD n'hésite pas à prédire une nouvelle poussée de son cours de plus de 20% après un bond de 46% en 2010. «Le marché mondial demeurera en déficit en 2011, ce qui aidera à maintenir un prix du cuivre élevé», renchérit Desjardins.

C'est toutefois l'uranium qui va connaître la plus forte appréciation, prédisent les deux institutions, en raison notamment de la demande de la Chine qui poursuit la construction de centrales nucléaires.

Les prix du zinc, du nickel et du plomb, dont les stocks sont plus abondants, seront moins sous pression.

Du côté des produits forestiers, le papier journal devrait connaître la plus forte appréciation en raison d'importantes rationalisations exercées depuis quelques années par les fabricants.

Le prix moyen de la tonne métrique devrait s'établir à 677,50$US cette année, comparativement à 606,25$US en 2010. La progression devrait être continue avec une fin d'année près des 700$US, estime TD.

En ce qui concerne les denrées, les prix resteront soutenus avec des hausses modérées partout, à l'exception du maïs et du canola qui entrent dans la fabrication des biocarburants. «La situation du marché mondial ne nous semble pas dramatique», estime toutefois Desjardins.

L'ensemble des prix des matières premières sera l'objet de fortes fluctuations et soumis aux risques de l'économie mondiale, prévient enfin la TD.