L'économie canadienne devrait croître de 2,7% cette année, tandis que le Québec devrait connaître une croissance modérée de 2,5% en raison de l'austérité budgétaire et de la force du huard, selon BMO Marchés des capitaux.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) au pays serait significativement moindre que les 3,4% qu'anticipait BMO pour 2011 dans son précédent rapport, publié l'été dernier.

La division de la Banque de Montréal a souligné l'imminence de mesures d'austérité dans les provinces, l'affermissement des prix des marchandises et la vigueur du huard.

Elle a soutenu que ces facteurs semblaient favoriser la croissance de l'Ouest canadien par rapport aux régions du Centre et de l'Atlantique.

Mais selon BMO, la croissance économique sera freinée par la réduction des dépenses des gouvernements aux prises avec des déficits ayant gonflé au cours de la récession.

«Au cours de la prochaine année, on assistera à une réduction des dépenses de relance dans la plupart des régions du pays alors que les programmes de dépenses en immobilisations qui avaient été accrus au cours de la récession seront éliminés graduellement», écrit BMO dans son rapport.

Selon l'institution, les efforts d'équilibrage budgétaire commenceront vraisemblablement au cours de la présente saison budgétaire. Les restrictions devant être adoptées pour mener cette tâche à bien seraient beaucoup plus importantes dans les provinces du Centre et de l'Atlantique, lesquelles sont aux prises avec des déficits budgétaires plus sérieux.

«À environ trois pour cent du PIB, le gouffre financier de l'Ontario est le plus important au Canada, d'autres provinces comme le Québec et la Nouvelle-Écosse ayant déjà entrepris d'équilibrer leur budget en adoptant une série d'augmentations de taxes», a signalé Michael Gregory, économiste principal de BMO Marchés des capitaux.

«Les provinces de l'Ouest s'en tirent relativement bien sur ce front et leur déficit budgétaire (s'il y a lieu) devrait être comblé facilement par des perspectives de croissance plus forte et de raffermissement des revenus tirés des produits de base autres que le gaz naturel.»

La vigueur du huard limitera également la croissance venant du commerce international.

Selon BMO, les provinces du Centre et de l'Atlantique, qui comptent davantage sur l'industrie manufacturière, subiront plus fortement l'impact de la solidité du dollar canadien.

Au Québec, la croissance réelle de 2,9% qu'a connue le PIB en 2010 devrait ralentir à 2,5% cette année. Il s'agit d'un recul de trois points de pourcentage par rapport aux prédictions de l'été dernier.

Robert Kavcic, économiste de BMO Marchés des capitaux, a fait valoir la récupération de tous les emplois perdus lors de la récession et dit s'attendre à ce que le marché du travail reste stable dans la province.

Les dépenses de programme devraient croître d'un peu plus de deux pour cent par année au Québec jusqu'à l'exercice 2013-2014, une baisse marquée par rapport à la croissance d'au moins cinq pour cent enregistrée au cours des cinq dernières années, a noté BMO.

En Ontario, la croissance économique cette année s'établirait à 2,6%, également en baisse de trois points de pourcentage par rapport aux projections de l'été dernier.

La Saskatchewan devrait connaître la croissance la plus prononcée au pays, à 4%.