Les consommateurs vivent déjà dans l'ère du «sur demande» et ce qu'ils veulent, c'est plus de télé, plus de sport et plus de divertissement sur les différents écrans installés dans leur salon, leur chambre à coucher et leur sous-sol, mais aussi sur ceux qui les suivent lors de leurs nombreux déplacements.

Insatiable, la soif de contenu du public n'a pas échappé aux entreprises canadiennes de télécommunications, ce qui explique pourquoi elles se livrent une vive concurrence pour séduire les consommateurs dans les secteurs de la téléphonie cellulaire, de la câblodistribution, de la télévision, d'Internet et des nouvelles tablettes électroniques.

«Les gens vivent avec tellement d'appareils», observe Brahm Eiley, analyste des télécommunications chez Convergence Consulting Group. «Alors pourquoi ne pas les servir de cette façon?»

Conscientes de la nécessité d'accéder facilement à du contenu pour répondre à la demande des abonnés à leurs différents services, plusieurs des grandes entreprises de télécommunications du pays ont bougé leurs pions cette année pour mettre la main sur des fournisseurs de première ligne.

[[|ticker sym='BCE'|]] dépense plus de 1 milliard $ pour mettre la main sur les parts du réseau de télévision CTV que le géant des télécommunications ne possède déjà pas.

L'entreprise de câblodistribution et de médias Shaw Communications a acheté Global TV.

De son côté, Vidéotron a accès à des heures et des heures d'émissions en français ainsi qu'à maintes publications par l'entremise de sa société mère, Quebecor.

Et selon certaines informations, Rogers a cherché à acquérir l'entreprise qui possède l'organisation la plus lucrative de la Ligue nationale de hockey, les Maple Leafs de Toronto, de même que deux autres équipes professionnelles. Rogers compte déjà sur du contenu en tant que propriétaire de l'équipe de baseball des Blue Jays de Toronto, en plus d'actifs dans les secteurs de la radio, de la télévision et de l'édition, notamment avec les magazines L'actualité et Maclean's.

La façon dont tout ce contenu se retrouve sur les téléphones intelligents iPhone, les tablettes iPad, les appareils BlackBerry, les ordinateurs et les téléviseurs dépend largement de la présentation.

Les fournisseurs de services de télécommunications seront en mesure de proposer différents emballages pour le visionnement sur écran de télévision, appareil portable ou en ligne, avec des publicités sélectionnées en fonction de la plateforme.

Les événements en direct tels que les rencontres sportives constitueront selon toute logique le contenu de prédilection des entreprises de télécommunications, selon certains observateurs.

«Disons que ça va être beaucoup plus important pendant la Coupe Stanley que ce ne l'est maintenant», affirme Iain Grant, directeur général de SeaBoard Group.

«Je crois que les événements en direct vont l'emporter, pas seulement les reprises d'émissions d'Hollywood, sauf pour les fois où on sera pris à quelque part sans aucune autre alternative», ajoute-t-il.

Par exemple, un fournisseur pourrait proposer à sa clientèle un forfait incluant des résultats sportifs, des bulletins d'information de même que du sport professionnel en exclusivité.

John Boynton, de Rogers, estime que le contenu devrait être disponible de différentes façons.

«Si je suis un gars de 24 ans, que je suis en plein milieu d'un match des Leafs ou du Canadien ou des Canucks et que je doive aller travailler, je devrais être en mesure de voir la suite sur mon téléphone intelligent», indique M. Boynton, premier vice-président et chef de la direction du marketing chez Rogers.

Et qu'en coûtera-t-il à l'abonné?

«Je crois que ces choses n'ont pas encore été déterminées», affirme M. Grant.

Néanmoins, grâce aux nouveaux fournisseurs de services de téléphonie sans fil qui font leur entrée sur le marché, notamment Wind Mobile, Mobilicity, Public Mobile et Vidéotron, les consommateurs ont rarement disposé d'autant de choix. La concurrence entre sociétés rivales devrait demeurer féroce, et «cela va se traduire par de meilleures affaires pour les Canadiens», prévoit-il.

Wade Oosterman, président des services sans fil et résidentiels de BCE, croit que les consommateurs vont toujours choisir l'écran le plus grand possible, s'ils ont le choix.

«Mais je ne me trouve pas toujours devant un écran plasma ou LED de 52 pouces. C'est là qu'interviennent les autres appareils», dit-il.

«Les probabilités que le contenu puisse être visionné sont beaucoup plus élevées. Nous pouvons fournir un meilleur produit à davantage d'abonnés.»