Laisser les marchés financiers établir à terme la juste valeur des monnaies est un des deux remèdes prescrits par les banques centrales occidentales pour s'attaquer aux grands déséquilibres de l'économie mondialisée. L'autre consiste à équilibrer les finances publiques, mais c'est affaire d'État.

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La Chine refuse jusqu'ici de laisser flotter librement sa monnaie en raison de la faiblesse de ses institutions financières, mal outillées pour survivre dans un environnement économique et financier très libéralisé et de plus en plus spéculatif.

S'ensuivent des problèmes de surchauffe et des pressions inflationnistes.

Que peut alors faire la Banque populaire de Chine?

«Étant donné le modèle économique chinois et son taux de change contrôlé, la Banque centrale ne peut être totalement indépendante du pouvoir politique. Cela étant dit, les autorités chinoises sont de plus en plus sensibilisées à la montée des pressions inflationnistes», précise Stéfane Marion.

Son rayon d'action étant limité, la banque centrale peut essayer de contrôler le crédit par «le relèvement du ratio de réserves obligatoires des banques», suggère François Dupuis.

Plusieurs s'attendent à d'autres hausses du taux directeur. Déjà à 5,56%, il n'a pas empêché ni la croissance ni le crédit d'augmenter. «Augmenter le taux directeur n'est pas très efficace en Chine puisque le système bancaire local n'est pas encore aussi étendu qu'en Amérique du Nord ou en Europe», note Carlos Leitao.

Que faire alors? «La réponse la plus directe consisterait à augmenter davantage les exigences de capitalisation pour les banques et de resserrer encore les conditions de prêts», suggère Craig Alexander.

Pour endiguer l'inflation, les autorités politiques, et non monétaires tentent aussi de contrôler les prix de denrées stratégiques, comme les aliments, note Avery Shenfeld.

La solution la plus viable consiste quand même à laisser le yuan s'apprécier, s'entendent-ils tous.

Quitte à ce que cela soit plus lentement que ne le souhaite l'Occident.